(J’ai vraiment hésité à raconter cette anecdote, je me suis dit “les gens vont penser que je pipeaute, c’est trop… étrange”)
Alors voilà le soir de Noël, 19h30, de garde jusqu’à 20h, puis une heure de route pour retrouver toute la famille. Je prie pour que le SAMU ne soit pas appelé. L’alarme sonne : le SAMU est appelé. Je me décompose, l’équipe jour aussi (tous pressés de rentrer). C’est une blague des régulateurs. Moi, qui suis plutôt très drôle, je n’ai aucun humour le soir de Noël quand il s’agit de retrouver ma famille pour :
– m’engueuler avec ma mère,
– me réconcilier avec ma mère,
– rire avec la grand-mère (qui nous parlera de la guerre et de comment elle “n’avait droit qu’à une orange pour Noël”),
– manger les treize desserts préparés par mes sœurs,
– ouvrir les cadeaux (petit garçon un jour, petit garçon toujours…).
J’ai le temps de voir une femme, 74 ans, méningiome frontal depuis 14 ans, en soins palliatifs, hospitalisée pour convulsions. Je lui trouve une place en neuro (le neurologue : “ne compte pas trop sur sa famille, ils s’en débarrassent à la moindre occasion et m’étonnerait pas qu’elle n’ait pas convulsé mais qu’ils aient eu besoin de sa chambre pour loger des amis”… ambiance…), je prépare les prescriptions tout en guettant le tic-tac de l’horloge. Elle surprend mon regard :
– Je vous fais passer un bien mauvais Noël. Vous êtes pressé de rentrer. Je suis désolée.
Moi, un peu honteux, de répondre :
(La suite demain…. Je veux dire : la suite c’est VRAIMENT demain !)
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