(L’histoire suivante est soumise à caution : Père Castor nous l’a racontée à 2 heures du matin, après une intervention SAMU extrêmement tragique. Peut-être a-t-il enjolivé les faits, peut-être était-ce un chat plutôt qu’un tigre, peut-être le patient n’avait-il perdu qu’un ongle et pas le bras… Qu’importe, cette histoire a eu le mérite de nous faire rire aux larmes à un moment où les larmes, justement, n’étaient pas loin de couler. Et cela, c’est aussi une forme de réconciliation…
Je vous souhaite à tous une bonne journée… Je ne peux répondre à tous les mails mais ils me touchent tous… Merci et prenez soin de vous… B.)
Alors voilà E. et l’équipe SAMU appelés dans un cirque à cause “d’un petit incident avec un tigre”. Vous jugerez de la pertinence d’une telle litote : pas sûr qu’il existe vraiment de “petit” incident quand on parle d’un tigre.
E. :
“Nous arrivons et là : un nain fanfreluché qui court, une femme gigantesque serrant contre elle un lama, une centrifugeuse fonctionnant toute seule qui envoie des boulettes de barbe-à-papa dans l’air et, par terre, un morceau de steak qui traîne. Ah, non, en fait, c’est un bout d’avant-bras. Débarque un petit gros barbu, habillé en vicomte, qui dit “suivez-moi, suivez-moi, il saigne”. On ne l’a pas contredit parce que, avec ce bout d’avant-bras sur le sol, ça nous paraissait plus que vraisemblable que quelqu’un saigne quelque part. Le Vicomte ouvre une tenture et on voit, étendu sur de la paille, Bozzo le clown, dont le moignon fait “Pshiiit-Pshiiit” telle une canette de coca secouée. Son maquillage dégouline, il pleure, il gémit, il hurle, une femme en tutu rose (sa femme ?) pleure aussi, derrière eux une cage avec un tigre gros comme un autobus qui feule en direction du clown. Le vicomte de dire :
– Il a encore faim ce con !
Je me suis dit que c’était normal puisque le lambeau d’avant-bras était resté par terre, juste grignoté, et qu’après ce qui s’était passé, personne n’avait dû penser à donner son repas du soir au félin.”
((((Là, j’ai toujours douté de la véracité de la chute mais E. y mettait tant de conviction que je vous la livre quand même.))))))
Et E. qui nous fait, en ménageant du suspense pour son auditoire :
– Mais savez-vous ce qui m’a le plus marqué cette nuit-là ?
Nous, tous en cœur et au cœur de la nuit :
– Oh non ! Dis-nous père Castor !
– Il avait gardé son faux nez rouge ! LE CLOWN AVAIT ENCORE SON FAUX NEZ ROUGE !
J’adore les anecdotes de Mahatma E., je veux dire : j’aime VRAIMENT les anecdotes de Mahatma E.
PS : le clown triste avait voulu caresser le tigre en passant son bras à travers la cage, que cela nous serve de leçon à tous, surtout ceux qui ont un tigre à la maison.
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Moi j’y crois à la fin de son histoire :). Le nez est très important pour un clown. Lorsque tu le mets, tu es ton clown, vraiment. Je veux dire, c’est comme le masque au théâtre, tu ne le mets ni ne l’enlève face aux gens. Il a son identité propre. C’est limite schizophrénique. Et alors si c’est le clown qui s’est fait arraché le bras, c’est le clown qui souffre aussi… Chais pas si je suis très claire mais le nez, c’est vraiment important quoi.
Tout à fait! Quand on enfile le costume, on devient quelqu’un d’autre. Et puis, franchement, quand on a perdu un bout d’avant-bras, on ne pense pas forcément à enlever son costume 😉
Je veux dire, il a tellement l’habitude de travailler avec, c’est comme une seconde peau, pas une gêne!
Bon sang, et personne ne lui avait fait un pansement compressif en attendant les secours …
Justement ce que je m’étais dit!