Salut à tous !
MERCI ! Merci pour votre aide et vos encouragements, je ne peux pas répondre à tous (plus de 400 mails reçus !) mais je tiens vraiment à vous dire/redire/re-redire combien cela me touche… Ma thèse avance bien, et c’est pour elle que j’ai été obligé de ralentir un peu le rythme des récits sur le blog…
J’ai décidé de vous rapporter ici un de vos témoignages, parce qu’il est beau et qu’il montre que parfois nos rencontres se passent bien et sont humaines. Je ne sais pas si cela vous intéressera mais moi cela me fait du bien : il est souvent très dur et difficile de lire tous vos témoignages où, nous, les soignants, avons déconné quelque part et fait souffrir au lieu de soulager (((((ou, disons-le sans pincettes, on s’est conduit comme de vrais c…)))) Et puis je sais que je suis lu par beaucoup de soignants : ce genre de témoignages ne peut que ragaillardir et conforter dans la fierté qu’il y a à s’habiller en blanc… Donc voilà : un peu de positif dans la morosité ambiante !
Prenez soin de vous,
P&H
B.
PS : texte déjà publié sur la page FaceBook de Alors Voilà :
http://www.facebook.com/pages/Alors-Voil%C3%A0/438071062932844
PS 2 : bien sûr l’auteur m’a donné son accord pour publier son histoire…
Mail :
Bonjour B,
J’ai lu que tu voulais des retours pour ta thèse, alors je prends sur mon temps de travail pour t’écrire un petit message.
Je ne sais pas si j’avais besoin d’être réconcilié avec les soignant, particulièrement dans le milieu hospitalier mais voila.
Il y a quelques années, j’ai eu mal. J’ai eu vraiment mal. Aux urgences, on m’a diagnostiqué un pneumothorax, on m’a drainé et gardé au chaud pendant un petit moment. Quelques mois plus tard, même douleur, moins inconnue, mais plus flippante : je savais de quoi il s’agissait, mais je n’avais pas vraiment envie d’avoir raison, on a drainé, et je suis rentré… à peine quelques jours, avant que mon poumon ne refasse des siennes, et qu’on décide alors d’opter pour la symphyse pleurale video assistée.
J’ai passé 1 mois et demi à l’Hôpital, ça bullait… et ça ne voulait pas s’arrêter.
Tout le monde a été incroyable.
Le médecin, pourtant assez froid de caractère passait toujours un peu de temps avec moi, très sincère, réaliste, pas toujours encourageant, mais toujours honnête. Et les infirmières, les aides soignants, aaaah quelle humanité, quelle douceur, quelle envie de rendre le séjour et la guérison les moins pénibles possible. J’ai fêté mes 19 ans au service de chirurgie vasculaire et thoracique, et aussi mes 23 ans. On pourrait croire que c’est un drame, mais en réalité, tout le monde est tellement là pour… que ça se passe bien, sans en faire trop, jamais, toujours juste.
Je n’avais pas besoin d’être réconcilié mais je dois dire que je lis ton blog avec beaucoup de plaisir, et ça me rappelle ces moments d’humanité, à l’hôpital, dans ce service cerné par la mort… et avec ces êtres humains, soignants et soignés, qui cohabitent et vivent ensemble, partagent la vie, avec toute la décence possible.
Moi je n’aime pas les hôpitaux, aucun patient ne les aime. Mais j’aime les gens qui y travaillent, et leur façon de dédier leur vie à rendre la notre la moins pénible possible.
Bon courage B, keep going et continue d’écrire.
Au nom des patients, bravo et merci.
Bien à toi.
Merci. En tant que soignante (infirmière en réa), il est rare d’avoir un retour des patients sur leur vécu de leur séjour, dans un moment difficile qu’est l’épreuve d’une maladie. Alors pour ce témoignage de reconnaissance des qualités humaines que j’essaie de dispenser chaque jour-ou nuit- aux patients que je soigne ansi qu’aux familles que j’écoute et essaie de rassurer/confronter à la réalité de la situation, je vous dis MERCI.
(Et merci à B. dont j’ai découvert le blog il y a moins de 15 jours. Des échos à des situations déjà rencontrées, des mots sur ce qu’il est difficile d’exprimer et de partager avec ses proches qui ne sont pas du milieu, et un peu de poésie dans la gravité de nos métiers ((encore merci )).