((((( parenthèses entre parenthèses : je remercie l’équipe éditoriale de “Femme actuelle” pour leur article papier sur mon blog… Merci beaucoup ! ))))
Le téléphone sonne toujours trois fois.
Illustration du très coloré Douglace : http://www.douglace.com/#!galerie/c1k7w
L’histoire (déjà entendue un millier de fois, donc soumise à caution) c’est M., l’écriture c’est moi ! Merci !
Nota Bene : le titre est à prononcer avec une tonalité d’effroi. Comme celui d’un film d’épouvante avec Peter Cushing (spoiler pour les cinéphiles : à la fin de l’anecdote, le tueur arrête de boiter, il s’aperçoit qu’en fait son psychologue est mort -parce que, oui, il voit des gens qui sont morts- et que la drôle de forme qui dépasse du sable sur la plage en fait c’est la Statue de la liberté ! Et la toupie s’arrête de tourner…)
Alors voilà 2 heures du matin, dans un petit hôpital de province.
L’aide-soignante et l’infirmière veillent.
Dans la chambre 7, deux malades, deux fins de vies. Le premier côté porte, le deuxième côté fenêtre.
À 2 heures 3 minutes, quand l’infirmière fait son tour, elle constate que le patient, celui côté fenêtre, est décédé.
Elle prend son courage à deux mains, compose le numéro de la famille :
– Je suis désolée.
La famille, en larmes :
– Ce n’est pas votre faute, on s’y attendait. Merci de nous avoir tenu au courant.
L’infirmière raccroche.
[…]
Il lui faudra quelques minutes pour se rendre compte de sa bévue : elle s’est trompée de classeur, a appelé la mauvaise famille -celle du patient côté porte !
[…]
Elle rappelle :
– Je suis honteuse, c’est une erreur terrible, je vous prie de bien vouloir m’excuser. J’ai confondu son dossier avec celui de son voisin de chambre.
La famille, compréhensive :
– Ce n’est pas grave, au contraire. Cela veut dire que notre Maurice est toujours en vie.
Évidemment, l’histoire aurait pu s’arrêter là, si, par le plus malvenu des hasards, Maurice n’avait rendu l’âme à son tour, 30 minutes plus tard.
[…]
L’infirmière me raconte : “J’ai regardé le téléphone. Je savais que je devais rappeler une troisième fois, leur dire que, cette fois-ci, il n’y avait pas d’erreur… Maurice était bel et bien décédé… mais là, à trois heures du matin… il n’y avait rien de plus terrifiant que ce téléphone”.
Je veux bien la croire.
Vraiment !