L’histoire c’est Chouquette, l’écriture c’est moi. Merci Chouquette !
Alors Voilà un vendredi soir aux Urgences d’un grand CHU.
Ça grouille, ça court, ça pleure, ça râle et ça gémit beaucoup.
Notre histoire commence Box 6 (Chouquette ne l’aime pas celui-là, il est un peu caché, il ne la rassure pas).
Dedans ? Jeune homme, 17 ans, la peau couleur caramel beurre salé, encore l’innocence aux coins des lèvres, l’âge du p’tit frère de Chouquette (comme dit Mamie “on lui presse les narines, il sort du lait !”) et un motif d’hospitalisation : « Céphalée brutale ».
(((((( Parenthèses entre parenthèses : en gros, ça tape fort entre les tempes. Chouquette n’aime pas ce motif : c’est vaste, potentiellement grave… bref, toujours emmerdant.))))
Il aurait eu un malaise survenu au cours d’un entrainement de natation, violent mal de tête, peut-être un simple « coup de calgon » comme dirait Mamie.
Aïe. Chouquette pose les questions, l’examine. Le voilà bon pour un « angioscanner cérébral ».
“Quoi que c’est que ça l’anxio-salaire minéral ?” dirait Ginette au comptoir du “Café de la Poule qui pond”.
Je m’en va vous le conter, dame Ginette !
Si l’on change beaucoup de lettres à la “angioscanner cérébral”, ça fait « Rayons Gla-Gla magiques qui permettent de savoir kèke tu trouves dans la tuyauterie carafonesque».
Résultat : Examen normal.
Ouf. Bon. Et donc ?
Et donc…
Chouquette retourne le voir pour lui annoncer la belle nouvelle. Le patient la regarde, un air faussement inquiet, faussement rassuré lui barre le visage Milka Praliné. Moment d’accalmie dans les couloirs, Chouquette s’assied, elle veut qu’il lui raconte à nouveau.
Bonne idée, la chaise, oui, bonne idée… Le récit est long et pas très gai. On en retiendra la part la plus “heureuse” : le gamin sortait d’un test de natation pour intégrer l’Armée Française, n’a pas mangé depuis plus de 48 heures, n’a plus d’aides financières et a dû choisir entre se chauffer et se nourrir.
Il avait froid, il avait faim. Il a choisi.
Chouquette est sortie de là, a débouché son stylo de docteur, a puisé dans toute la science accumulée par dix ans d’études scientifiques et inscrit en majuscules sur la feuille de prescription :
GROS REPAS
La plus belle prescription de ma vie, m’écrit Chouquette.
Je suis plutôt d’accord avec elle. Manger quand on meurt de faim est le meilleur des médicaments.
La fin de notre histoire est celle d’une résurrection dans un Box 6 pareil à des dizaines d’autres box 6 partout en France, d’un grand CHU, comme il en existe partout en France, au cours d’une nuit semblable à des dizaines d’autres, une résurrection à coups de plateaux repas hospitaliers, de petites compotes à la pomme et de biscottes sans sel (ben oui, c’est pas le Fouquet’s !).
Ben non, c’est pas le Fouquet’s, mais c’est vraiment plus beau.
PS : je suis à Arcachon ce week-end pour le salon du livre ! Venez venez ! Free-hug pour tous !!!