Donc résumons : bizutage + verre cul-sec + moules + rognons + ketchup + Vodka/whysky/vin rouge… Ah oui, et la mayo (parce que sinon…)
Je pense que Socrate avalant sa ciguë aura eu moins de tremblements et d’hésitations que nous, pauvres bizuth défroqués… (remarque, Socrate avait une consolation : il allait mourrir, nous, nous vivrions AVEC ÇA jusqu’à la fin de nos jours…)
J’attrape la mixture tout en me bouchant le nez, je fais une grimace (genre Hulk à qui on ferait une épilation du maillot avec de la cire au piment d’espelette…)
Premier haut le coeur. Je survivrai (“I will survive”, comme chantait Gloria Gaynor avant de traverser la voie ferrée le jour de sa mort).
– Maintenant les bizuths, c’est l’heure de la chorégraphie.
Nous voilà obligés de danser sur “Reape me” de Nirvana…
Un, deux, Nirvana !
Un, deux, Nirvana !
(Mais pourquoi j’ai pas mis un boxer moulant au lieu de ce caleçon qui laisse joyeusement gambader Zemmour et Naulleau aux vues et aux sus de tous !
Un, deux, Nirvana !
(Oui, petite précisions : j’appelle mes testicules Zemmour et Naulleau… Quand je les vois à la TV, j’ai une furieuse envie de m’assoir sur eux)
Donc, je danse… Avec trois grammes d’alcool dans chaque orteil…
Un, deux, Nirvana !
Un, deux, Nirvana !
Ça tourne un peu et si je continue à ne pas faire gaffe, je vais embrasser affectueusement le carrelage avec le front ou faire copain-copain avec le mur et sa belle bâche en sac poubelle vert.
– Ok, Bizuth, maintenant plus vite et sur une seule jambe !
Oh ? Il m’a pris pour Jean-Marie Bigard dans “Danse avec les Stars” ou quoi ?
Oh ! Le mur ! COPAIN ! Blâm ! Mur + bâche en sac poubelle vert !
Bravo le veau !
Ensuite on doit se passer une confiserie de bouche en bouche. Nous sommes dix. Je suis le troisième. Mon sort n’est pas le moins enviable… Je prends délicatement la confiserie des lèvres de M. (qui deviendra une très bonne amie à moi) et je la relâche entre les lèvres de B. (qui deviendra aussi un très bon ami…). Finalement, la confiserie fait un tour complet puis revient entre mes lèvres et rebelote.
La vérité ? Elle fit trois fois le tour complet… Aussi, je n’aurais pas dû être étonné le lendemain matin, lorsque je me réveillais avec, pour la première fois de ma vie, une “magnifique éruption vésiculeuse sur le coin gauche de la lèvre inférieure”. À vrai dire, nous étions sept. Sept à arborer une magnifique et cuisante “éruption vésiculeuse sur le coin gauche de la lèvre inférieure. ”
Ce fut notre première histoire d’amour… avec l’herpès.
Ne me jugez pas : je ne savais pas trop ce qu’était l’amour à l’époque !