Lettre de Baptiste à Baptiste.

Alors voilà, cher Baptiste, tu te souviens de Octopus Quichotte ? Le médecin généraliste qui n’aimait personne (hormis ses géraniums) ?

Il n’aimait pas les juifs, pas les homos, pas les noirs, les femmes, les vieux, les jeunes, les francs-maçons, le froid, le chaud, Berthe et Henriette, les tantes de sa femme. Je crois que même les ours, il ne les aimait pas. Octopus Quichotte, il aurait sauté à pieds joints sur un chiot en lui tapant dessus à coups de chaton !

Avec lui, tu avais reçu Fanny H. : à 24 ans, elle avait déjà consulté les plus grands neurologues du pays. Aucun n’expliquait pourquoi ses muscles la faisait tant souffrir, l’obligeant même à user de béquille pour se mouvoir. 

Ancienne sportive de haut niveau, les symptômes avaient surgi un jour, après un minuscule accident de deltaplane. 

Rien de grave, mais elle avait eu peur ce jour-là. Peur de mourir. Elle est, de toutes les peurs, la plus simple, la plus pure.

Le bon docteur avait été, comme son nom l’indique, bon avec Fanny.
“Oh ma belle, ça ne va pas mieux, et tes derniers résultats sont normaux, tiens le coup, on trouvera, tu verras, ça s’arrangera… Tiens le coup…”

Et que je te tapote la main, et que je te fasse des yeux doux, des yeux de cocker, et que je te pose mon tentacule sur l’épaule, et que je sois tout miel avec toi, même si le miel, quand on en mange trop, ça écœure.

Comme Fanny quittait le cabinet, il s’était tourné vers toi, cher Baptiste :

<< Complètement frappée celle-là, frappée de chez frappée !…>>
Toi, petit interne, tu n’avais rien osé dire. Il ne t’aimait pas, tu ne l’aimais pas, vous le saviez pertinemment tous les deux.
Cher Baptiste, ne lui reproche rien ! À vrai dire, aujourd’hui, je ne crois pas qu’il était méchant, juste fatigué, usé par l’humanité, et les afflictions des Hommes, toutes les afflictions.
Il y a longtemps que Octopus a pris sa retraite et retrouvé son jardin, son cher jardin dont il a pu s’occuper jusqu’à la fin.

C’est bien, dans ce métier, de laisser les patients aux confrères lorsqu’on ne les aime plus.

Toi, cher Baptiste, tu as gardé précieusement les souvenirs que tu avais sur le bon docteur Octopus. Tu t’étais dit : 

<< Je les raviverai un jour, grâce à ce blog. Dans 30 ans, vieux et gras, usé par le monde, je viendrai sur cette page et je lirai ce post de blog écrit par un autre, le jeune homme de 30 ans, plus jeune, plus aimant et aimable. Je viendrai pour me souvenir qu’une jeune fille blessée, même si cette douleur n’est pas organique, même si elle est “dans sa tête”, cette jeune fille-là mérite mieux que du miel et un sourire hypocrite. >>

Mon cher Baptiste, mon cher moi du passé -ou du futur- si tu ne comprends pas, dans 30 ans, ce que tu as écrit aujourd’hui, alors ferme la porte de ton cabinet, ferme-la pour toujours, et va, cher Baptiste, joyeux et réconcilié, va soigner tes géraniums.

Amicalement, 

Un des nombreux Baptiste de ta vie.
—–
Merci à tous pour vos gentils mots à propos du prix Méditerrané ! J’en profite pour vous dire

– Mercredi prochain, je déjeune avec Bernard Pivot. Voilà. Fallait que je le dise.

– Je serai le 21 mai à 15 heures, à la librairie Lire aux éclats 26 avenue des Pyrénées 31830 Plaisance du Touch.

PS : vous ai-je parlé de cet étrange moment où tu dis adieu à tes personnages, tu te demandes si les lecteurs vont les accueillir chez eux comme il se doit, tu pleures un peu, parce que la fin est belle, qu’elle est ce que tu aurais voulu qu’elle soit quand cette histoire t’est arrivée cinq ans plus tôt et que tu n’as pas pu changer le cours des choses, alors tu pleures et tu implores l’univers de t’envoyer un signe, car la vie c’est aller de l’avant, tourner des pages, même les plus belles, même les plus symboliques.

Et là… BIMMMMMMM !

Une fiente de pigeon fend le ciel, tel un météore, puis s’écrase sur ta table.

Et toi, tu ris. Tandis que les gens à la terrasse du café se demandent pourquoi, tu ris.

Hey, les gens : 

je ris parce que j’ai demandé un signe et que je l’ai eu.

je ris parce que je n’ai pas demandé que ce signe revête une nature spécifique.

je ris parce que la fiente est tombée en épargnant mon ordinateur, mon eau, mon verre, mon carnet de notes. 

Sans déconner, elle est parfaite cette fiente !

je ris parce que rire est la plus noble forme de courage dans ce foutu bas-monde !

Juste un signe.

Merci l’Univers (si tout va bien, je largue le bébé à Nöel, aux pieds de vos sapins !).

42 réflexions sur « Lettre de Baptiste à Baptiste. »

  1. OLAF

    Là, avec ta première phrase (Pas les juifs, pas les homos, pas les noirs, pas les francs-maçons, pas Berthe et Henriette, les tantes de sa femme. Je crois que même les ours, il ne les aimait pas.) Baptiste, tu vas transformer des milliers d’amis en ennemis. N’en fait pas trop, reste humble, pas comme toutes les stars de la télé réalité. Et ne commence pas la politique, c’est vrai que beaucoup de confrères y ont fait fortune, mais pas toi, pas toi ! STP !

    1. Baptiste Beaulieu

      Heuuuu, c’est le Docteur Octopus qui ne les aimait pas. Moi j’ai rien contre. Et si j’ai des lecteurs qui haïssent les juifs les noirs Berthe et les ours, ils peuvent lire et râler, mais rien ne les empêchent de sauter cet article pour attendre le suivant 🙂
      Je ne fais pas de politique. J’écris. Hélas… Écrire, c’est politique !

      Des bisous sur la joue !

  2. Marie R

    Je ne vois pas comment tu pourrais écrire sans faire de politique. Comment tu pourrais parler des humains, de la vie, de la mort et des fientes de pigeons sans faire de politique? !? Dire que tu aimes les gens, c’est hautement politique, faire des freehugs en dédicace, c’est politique. Il n’y a pas de bannière de parti sur ton front mais il y a écrit “L’amour d’abord”, ce qui de nos jours est sacrement militant, presque révolutionnaire… et c’est EXACTEMENT pour ça que je t’aime, que je te lis, que je t’offre, que je te partage, et que quand tu parviens à faire sourire mes proches et mes patients, je me dis que tu fais bien d’être politique.
    Voilà.

  3. Nicole

    Aucune inquiétude en ce qui concerne le Dr B.B. dans 30 ans, Octopus peut continuer à jardiner sans craindre d’avoir fait un émule ! Rigolo ( heu … triste !) qu’en lisant cet écrit il soit imaginable que tu puisses parler à la première personne …!!
    Je te dirais plutôt l’histoire que je racontais aux petits enfants qui allaient avoir un frère ou une sœur et s’inquiétaient de devoir partager l’amour de leur maman. Le cœur des gens qui aiment, ce n’est pas un gâteau qui verra ses parts devenir de plus en plus petites lorsque on est de plus en plus nombreux à en manger, non, c’est comme un ballon qui gonfle de plus en plus sans pouvoir jamais éclater. C’est un ballon magique qui grandit, grossit et dont les couleurs d’amour sont de plus en plus éclatantes à chaque nouvelle personne à aimer.

  4. Cath

    “Elle est parfaite cette fiente”…
    Bah !
    Mais j’y pense, c’était pas la Pentecôte, quand l’Esprit saint est venu voleter au-dessus des apôtres réunis ? Le piaf a dû être stressé 😉

    Ok, je sors… Suis fatiguée

  5. Cath

    Bon, faut quand même que je ramène ma science.
    La fiente fend le ciel telle une météorite – une pierre de l’espace.
    Et non pas un tel un météore qui est, lui, un phénomène climatique.
    Je sais, je vais me faire pilonner à mon tour, mais tant pis. J’aime les mots 😉 et Michel Tournier itou.

    Dans 30 ans, quand tu reliras ceci, et que je n’y serai peut-être plus, tu pourras dire ” mais quelle enquiquineuse celle-là !”. Et tu auras raison. 🙂

    1. Rosi

      Larousse : Phénomène lumineux qui résulte de la chute dans l’atmosphère terrestre d’un corps solide venant de l’espace.
      C’est donc adapté à la fiente (pour qui a l’âme d’un poète et non d’un scientifique …)

      1. marie

        et toc dans le bec Dame Cath , t’as bien fait de sortir mais reviens vite..j’ai trop ri avec les potes à djeuzeuse tu aurais vu mes yeux de lorie en lisant “quand l’Esprit saint est venu voleter au-dessus des apôtres réunis ?” hihihi et de suite pragmatqiue les docteurs s’y connaissent en influenza et vlan! nous sommes surmenées claaaair

      2. Cath

        Evidemment, vu comme ça… N’empêche, le météore est flamboyant, alors que la fiente, c’est du guano 😉 Amis de la Poésie, bien le bonsoir.

  6. Fabymary POPPINS

    Baptiste, tu es unique et tu ne pouvais que devenir ce médecin si humain, et la fiente de pigeon aide à jamais se prendre pour dieu, , bises et waouhhhh déjeuner avec Mr PIVOT c’est pas rien et chouette NOEL on peut déjà y penser et on aura un beau livre sous le sapinou, re bises

  7. adèle

    Contente de toutes ces belles choses qui vous tombent du ciel ou qui surgissent du cœur que vous avez dans la tête.

    NB 1 Pivot, trop de la balle !
    NB 2 Un déjeuner, ouf ! pas un échange épistolaire 😉 !

  8. Pauline

    Super hâte de découvrir ce nouveau livre 🙂
    Et pour le Baptiste de dans 30 ans: je doute qu’un homme qui fasse preuve de tant d’humanité, dans ses écrits et ses actions, puisse un jour devenir mauvais. Si tel est le cas, prends tes livres, 15 jours de vacances sur une plage, et reviens nous en pleine forme !
    Merci pour tout

  9. leslie

    Une belle idée d’écrire à ton futur toi, même si je doute qu’il ressemble à ce bon (mon doigt a failli ripper sur le c… Oups!) docteur Octopus!
    Hâte d’être samedi ^^
    Hâte d’être à Noël … Mais d’abord envie de profiter de l’été quand même 🙂

  10. Myriam FdF

    Quand tu seras vieux et grincheux, Baptiste… fatigué par les afflictions du monde (et l’andropose 😉 ), tu pourras te relire mais aussi relire les lettres de ces ados qui avaient aimé l’homme que tu étais. Ces piqures de rappel te seront salutaires (cette image est parlante pour un doc, non ?). Mais… je ne te vois pas devenir blasé.
    Pas toi.
    Ou alors, je ne comprend plus rien aux hommes.
    Vraiment.
    Sinon, je vais aller faire un tour à “kaza bul” pour pré-commander ton livre : tu connais les antillais et leur notion du temps, si je veux l’avoir sous mon sapin et non pas à Pâques, mieux vaut m’y prendre tout de suite 😉
    Des bises à tous

  11. Bernadette Celestra

    Merci , je viens de vous lire et je pleure et je ris, voila ce que je ressens en vous lisant et voila pourquoi je vous aime;
    Ne changez surtout pas, jamais, même si un jour vous avez le prix Goncourt.
    Bises de la mamie de Nice

  12. soiz

    Si cette lettre était un gâteau, elle ravirait mes papilles,
    si elle était une chanson, elle ravirait mes oreilles,
    Si elle était une peinture, elle ravirait mes yeux
    Mais elle est une lettre simplement, une lettre merveilleuse, et elle me ravit simplement et merveilleusement
    Merci

    Et je n’ai aucun doute que le Baptiste de dans 30 ans, qui sera peut-être vieux et gras , aura toujours le même regard sur le monde et sur lui.

    Je vous embrasse

    PS : Je suis à l’écoute des signes, celui de la fiente de pigeon est énorme !!

  13. Marité de Vos

    Il se raconte que la fiente c’est bon pour le cuir chevelu, pour les cheveux, que ça fait pousser la moustache, que ça transforme les ados en hommes, alors profite de ce signe divin, il te dit que tu entres dans une nouvelle étape de ta vie d’écrivain, une inspiration étrangère va te tomber dessus et tu vas écrire une oeuvre surprenante et magnifique, et toc,

    et je signe La Voyante Aveugle,
    (la fille de la muette qui parle en dormant)

  14. Hervé CRUCHANT

    ET oui. On aura presque tout eu, dans ce début de commentaires. Des définitions de mots, pour qu’ils restent bien sages et n’oublient jamais qu’ils contiennent des trucs précis que certaines têtes pivotantes leur ont mis dans le volume. Triste destinée de bons petits soldats. Vous savez, vous qui avez cette espèce d’héroïsme -tout est héros, héroïsme de nos jours- que je regarde tout des choses et des gens. Leurs bagages aussi. Une valise à roulettes, en plastique, bleu ou sombre…Et j’imagine Dior et numéro 5 placés dedans, sous les petits flacons règlementaires, cachés par pudeur ou timidité, une rafale de douze préservatifs ‘Anka’… et puis je vois des talons mi-hauts qui la précèdent, le tailleur Chanel, le chignon en banane. Ou cette espèce de truc informe, infâme, qui traine plutôt que roule, tiré par une femme à l’air épuisée, qui a l’habitude de ces gestes qu’on montre par coutume sur la scène de la vie : elle va sur son cap, un nœud pas plus dans l’enceinte du port, roule bord sur bord comme un vieux remorqueur. Elle reviendra tout à l’heure, après avoir fait emballer son bien dans un plastique rose, serré comme un sandwich sncf hors de prix. Elle s’arrêtera bientôt et se retournera vers sa chuppa chupp géante qui traine en frottant par terre, considèrera la chose comme si elle parlait à un gosse, à un chien. Puis, n’obtenant que la triste certitude qu’elle a oublié de prendre son essentiel avant de faire ficeler l’empaqueté, elle aura ce geste de basketteur de haut en bas quand il chauffe la balle avant de tirer au panier. Repartira enfin de sa démarche de jouet mécanique vers une rangée de sièges où elle attendra que ce soit l’heure d’embarquer. Et celle là je la kiffe, grave; elle est vivante; elle me fait rire.

    PLus qu’Olaf et ses complexitudes. Ici, sur ce blog, je n’imagine personne être anti comme l’est Doctor X. Vous savez, Olaf, ce n’est pas parce que l’on décrit ou joue un rôle qu’on est comme le personnage. Il est des paranoïa et des schizophrénies socialement souhaitables, voire géniales. Les crises s’appellent des spectacles. Quelqu’un me parlait, un chouia critique, d’une personne ‘qui est en spectacle permanent’. Et çà lui paraissait pas ‘correct’ quelque chose. Mais, dès que deux individus se rencontrent, le dialogue l’échange les attitudes ne sont-ils pas un peu du spectacle ? Comme cet autre type, qui jurait pour faire passer la fatigue, sa douleur, ses soucis…et qui aimait tellement qu’on parle bien, “proprement”, disait-il, quand il était reposé. Monsieur Olaf, vous qui avez un pseudo de jésus de Lyon, je remarque en passant, que penser alors des hommes en général qui jurent par des “putain”, “salope”, nous font une petite irruption verbale de “pétasse!” au carrefour…etc…sans être taxés de misogynes. Et pourtant, si on regarde bien. On a toujours des choses à dire sur le discours des autres. Pourtant, dans notre région passante, au-delà des mots chargés comme des mules, dédiés à être solides ou flexibles, volatils ou lourds comme de l’acier Mittal, seule la pensée établie, la volonté d’être est valide. Dire ‘putain’ parce qu’on se pince le doigt avec cette salope de clé de douze n’est pas pareil que ‘putain’ quand on parle de législation de la prostitution. Monsieur Olaf, si nous étions un peu plus souples, nous pourrions utiliser le discernement. Et, devant un bagage bordélique de mots, nous y verrions plus la vie qu’un catalogue de convictions abjectes.

    Bon. Au sujet de la ré-écriture des gens et des choses, à part ma conviction qu’il faut éviter absolument de regretter de n’avoir pas fait une chose dont on avait envie jusqu’à la fin de sa vie (il vaut mieux se tromper que d’éviter de vivre vraiment; cette attitude de culpabilité permanente -le fameux “péché”- est une honte mentale; de plus, celui qui ne se trompe jamais ne jouit pas de la vie -la sacré sainte sainteté ! au ciel, direct! dégage!). Pour ceux-celles que çà intéresse: nous savons que notre futur dépend de notre passé (point d’appui des trucs entre parenthèses ci-devant), soit. Avons nous conscience que le présent n’existe pas? c’est un artefact pratique et même indispensable qui aide à la métrique de nos vies : sans présent, comment justifier une métrique? et pourtant…le présent est l’interface nulle et inexistante entre le passé et le futur. Une surface de contact. Difficile de définir une surface de contact, non? Bon. maintenant que vous êtes bien à point, on peut envisager le fait que notre passé dépend de notre futur. J’ai bien écrit dans l’ordre passé<futur. Voir à ce sujet les travaux de Philippe Guillemant, physicien au cnrs. Sans maths, sans haine et sans crainte, je le jure.
    Alors, si chacun regarde un peu ses propres composantes, le futur n'est pas si glauque ! même à coups de mots chargés.

    Il va falloir gérer cool les affaires qui nous entourent comme l'eau de l'océan iodé, salé, plein de particules bénéfiques. Gérer. A un type qui disait "moi, je ne fais pas de politique", un camarade de classe (!) disait : "si tu en es fier, écoutes ceci : la politique, c'est la gestion de la cité. la prise en compte des idées des citoyens. tous les citoyens. que penser de quelqu'un qui en aurait rien à faire de la gestion de son budget, de sa maison, de sa famille, des projets communs?". Les idées de droite partent du principe que les hommes naissent avec des capacités différentes et que ces capacités innées sont leur destin (pour certains, c'est la volonté de leur dieu). Aux plus méritants, selon des critères établis par les élites historiques, de pérenniser cette culture représentative de cette idée du peuple originel. Bon. Les idées de gauche -je préfère les dire "républicaines cuvée France 1789"- sont celles-ci : tous les hommes naissent égaux. En droit et en devoir. C'est le principe du respect de la vie humaine. Les inégalités viennent de la société dans laquelle ils apparaissent. Cette égalité n'est pas basée sur des critères normatifs mais sur la prise en compte des capacités optimales de l'individu. Pour que la culture du peuple progresse, il faut absolument: prendre en compte les individus comme des êtres uniques, inventorier leurs capacités et leurs orientations, les enseigner et les guider dans ce sens tout en faisant éclore leur sens social, les intégrer définitivement à la société pour qu'elle progresse à l'aide de citoyens heureux d'être ce qu'ils sont, bien intégrés et justement considérés. On remarque que ce sont les natifs qui dictent l'attitude d'accueil social et non pas l'inverse. L'individu n'a pas à mériter ses dons mais la société a le devoir de les mettre en valeur totalement. Enfin, le don sans la technique est une maladie. La société doit enseigner la valeur et la nécessité de l'apport de chacun à la culture générale. Ceci impose un esprit d'écoute et de choix (démocratie) constants car la société est un être vivant, et constitue une révolution (au sens de renouvellement, adaptation) permanente. C'est tout le sens des Lumières, de la République pré-impériale de Napoleon Buonaparte. C'est de la politique et çà nous concerne tous/toutes. Et ce ne sont pas des gros mots.

    Que Mieux vous protège.
    Mention spéciale à vous, Olaf, que je provoque un peu mais sans conflit sinon sans malice.
    Merci de le comprendre.

    1. Cath

      Le grand Georges chantait que ” sans technique, le don n’est qu’une sale manie”. Je sais, j’ai de mauvaises lectures et de mauvaises fréquentations itou, moi qui apprenais les subtilités de la langue française aux amis coincés à l’est, derrière un triste mur, en leur expliquant “le gorille”. J’avais beaucoup de succès, et sur tous les plans, les copains parlant mieux le français au bout de 6 mois en ma compagnie que d’autres au bout de 2 ans de cours… J’aime la précision du mot, on ne se refait pas, et nul n’est parfait. Je trouve que cette précision et cette attention au texte préviennent bien des incompréhensions. Et puis, c’est plus agréable de jouer avec les mots – je n’ai jamais joué avec des soldats, étant rétive à cette norme au point de dire monsieur à un général qui croise ma route…
      Cela n’empêche nullement de me considérer comme une parfaite enquiquineuse, je le conçois et m’en accomode.

      Cela dit, ma valise – que je préparerai activement ce soir-même – n’est ni Chanel ni Dior. C’est toujours un joyeux bazar dans lequel les chats viendront se fourrer pour essayer de me niquer les fils des chargeurs de batterie -qu’importe le ciel pourvu que je me venge disent-ils m’sieur- et non, ma valise ne ressemble pas à une fraise tagada à l’aéroport. C’est pas vrai !
      Ah mais !

    2. OLAF

      Pas de prob, j’ai lancé la discussion. J’adore les textes de JB, je le suis depuis ses débuts, suis à 99% d’accord avec ce qu’il écrit (tellement humain, comme nous tous médecins). Il n’y a pas de conflit, sauf un petit différent de dialectique, de discours, car d’autres en prendront ombrage.

  15. grand33

    Bonjour Bibi,
    Tu nous la joues à la docteur Emmett Brown (le savant fou (qui me fait penser à @hervé) de retour vers le futur) ?
    Pour l’histoire de ton signe j’en reviens pas : Merde alors !
    La bise

    1. Nanou

      Ah, j’ai pensé à Doc Brown moi aussi! Sauf que a) Doc Brown n’est PAS fou, il est au pire excentrique, au mieux visionnaire. Et b) il aime tout le monde. Pas comme Octopus. Enfin c) il aurait évidemment adoré la fiente de pigeon et en aurait conçu une théorie…futuriste et révolutionnaire.
      Et aussi, les mots sont importants, du moins je le pense. Mais de petites erreurs sont permises si elles permettent la communication. Bon, je m’égare. Baptiste, révise ton Bescherelle avant de voir Bernard.
      Et souviens-toi toujours: PERSONNE ne traite Marty Mc Fly de mauviette. Personne.

  16. Julie

    Ô subtil volatile, qui a gracieusement évité ordi, téléphone, carnet de note (mais pauvre table)… Petit rat volant, merci d’avoir épargné les précieux objets et fait rire Baptiste et ses lecteurs.

    Cher Baptiste du futur, tu dois en être à ton 15ème, 20ème, 30ème livre à présent ? Ou bien t’es tu mis à l’horticulture ? Au théâtre ? Au golf ou au football américain ? Peut-être rien de tout ça ? Peut-être as tu voyagé à travers tous les continents ? (peut-être est-ce déjà fait ?). As tu rencontré des milliers de personnes ? Serré dans tes bras des milliers de corps ? Les free hugs existent ‘ils toujours ???
    Aujourd’hui encore (c’est à dire dans 30 ans à partir de ce 23/05/2016), je te dis merci pour ce blog, pour tes livres, pour tout ce que tu partages avec nous. Souviens toi de ceux a qui tu as fait du bien, que tu as fait rire et pleurer d’émotion. Toi, aujourd’hui moins aimant, moins jeune, moins aimable (ah ?), mais qui fait parti de ceux qui n’ont pas de sourire hypocrite ou de miel dégoulinant de leur tentacule. C’est une bonne idée de relire ce texte pour te souvenir que les patients méritent mieux que cela.
    Mais l’auras tu oublié ?
    Bises bises.

    (Julie, qui était là il y a trente ans 🙂 ).

  17. Lise

    Le Baptiste de “dans 30 ans”, même usé par les afflictions des Hommes et l’humanité en général ne sera JAMAIS comme le docteur Octopus ….
    Si à l’inverse on remontait le temps pour retrouver un docteur Octopus plus jeune, on trouverait un jeune toubib pas méchant, c’est vrai, mais bien éloigné de notre Bibi d’aujourd’hui ….
    Ce serait contre-nature chez toi Baptiste de devenir comme lui, c’est trop éloigné de ce que tu es ….
    Donc, je ne me fais aucun souci, VRAIMENT !

    Lise.

  18. Mimie

    … Je saute sur l’occasion pour vous poser la question – qui peut paraître dingue, mais on ne sait jamais :

    La fibromyalgie, ça vient du fait qu’un jour on a eu peur, mais alors une très grosse peur, de mourir ?

    Bon, il n’est pas dit que c’est de cette maladie dont souffrait Fanny.
    Mais j’ai une fibromyalgique désespérée dans mon entourage, dont j’y pense, forcément.

    Bises à tous.

    1. Valesco

      Mon ex a été diagnostiquée fibromialgique. Chercheuse de formation (mais pas dans le médical), elle ne s’est pas contentée d’un nom de syndrome, alors elle a fait ses recherches, vu plein de médecins. Les prises de sang ne donnaient rien. Elle devenait folle. Son corps se détraquait. Une semaine, c’était des corps flottants dans ses yeux, une autre, des pertes de mémoire inhabituelles, puis des douleurs périodiques dans les articulations, des vertèbres qui doivent être remises à coup de kiné tous les trois mois, une envie irrépressible de sucre, des mycoses dans les endroits intimes…

      Elle a fini par trouver un médecin qui se concentre sur la flore intestinale, et qui lui a fait des examens ciblant spécifiquement les différents types de Candida (une levure) dans les urines notamment. Résultat, elle avait une belle candidose. Son médecin lui a dit que beaucoup de personnes diagnostiquées “fibromyalgiques” avaient en réalité une candidose. Trois ans d’allers et retours entre médecins qui lui disaient que tout allait bien dans les résultats, que c’était psychosomatique, pour finalement réussir grâce à ses propres recherches sur internet. Et attention, la plupart des médecins considèrent la candidose comme une maladie facilement et rapidement traitable, mais passent à côté des candidoses plus graves parce que les symptômes sont très difficiles à reconnaître. Même après un test sanguin (cas de mon ex). Donc, demander à son médecin habituel de regarder du côté de la candidose n’apportera pas nécessairement de résultat.

      Espérant que ça puisse aider (on ne sait jamais).

  19. Eulalie

    Cher Baptiste présent futur et donc passé de ton futur !
    Que tes garde-fous veillent sur ton essentiel, sur ton coeur chaud et battant. Si tu te sens parfois égratiné, assommé à l’extérieur, viens te ressourcer dans ton axe tout à l’intérieur de toi. Et puis reçois tous nos mercis pour cette rencontre meilleure que tu portes entre soignants et soignés.
    Réponse PS : la fiente m’a touchée (euh, je veux dire l’histoire de la fiente m’a touchée) en même temps qu’elle m’a fait rire parce que j’ai aussi eu le droit récemment à des signes décalés, excessifs ou surprenants ! Y a de la joie et du rire je crois dans l’Univers ^^ !
    Bises

  20. Margot

    Proposition de décodage pour cette jeune Fanny : elle avait eu grand’peur de mourir dans cet accident de sport, et son corps avait trouvé la parade la plus efficace pour qu’elle ne puise plus se retrouver dans une telle situation : déclencher de terribles douleurs nerveuses qui lui rendent presque impossible de se mouvoir… qu’est-il advenu d’elle ?

    1. Valesco

      Le problème en médecine est que beaucoup oublient que l’absence de preuve n’est pas une preuve de l’absence. En d’autres termes, parce qu’on ne peut pas classer un mal dans ce qu’on connaît déjà ne signifie pas qu’il est d’origine psychologique. Je reviens avec cette histoire personnelle, mais on n’est qu’au début de la compréhension du rôle de la flore intestinale dans le fonctionnement du système nerveux (notamment).

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