Les jeunes et Bernard Pivot.

Hier, j’ai parlé devant 150 étudiants et étudiantes en médecine de la faculté de L…

Je n’ai pas bien les mots pour dire à quel point ils et elles sont belles.

L’humanité de leurs questionnements, de leurs fragilités, de leurs inquiétudes, de leurs rires…

Là, il me revient ce cinquième année qui, dans la soirée, m’a pris à part et m’a avoué en chialant : “je n’arrive pas à voir les patients déments comme des vrais gens. Je me dis que ce sont des coquilles vides, juste des corps, et je sais que c’est faux, et j’ai honte de penser cela, j’en ai tellement honte que je n’en parle à personne, mais ça me ronge”.

Il y a eu encore ce quatrième année qui, hospitalisé après un acte désespéré, a eu droit à une perme spéciale de son psy pour venir m’écouter, et pour lequel je n’ai pas su, pas pu trouver les mots qu’il aurait fallu pour lui faire comprendre qu’AUCUN métier au monde, aussi difficile soit-il à apprendre, ne vaut le prix d’une vie.

Mais n’allez pas croire, hein ! J’ai trouvé hier des jeunes ouverts, joyeux, heureux, capables d’une grande introspection, remplis d’une volonté de “bien faire”, et de regarder les patients et les patientes en face, d’humain à humain.

Ma parole vaut ce qu’elle vaut, mais pour celles et ceux qui me lisent ici, je voudrais vous dire : croyez-moi, il y a vraiment de quoi être confiant et confiante.

21 réflexions sur « Les jeunes et Bernard Pivot. »

  1. Vizzarri

    Ne faut-il pas de tout pour faire un monde? Certaines rencontres avec certains êtres humains nous font penser qu’il est là l’être doué de sensibilité humaine, de cœur parce que ce dernier est tout de même l’un des organes vitaux pour faire fonctionner notre machine mais pas que…:)

    Au plaisir de vous revoir ici ou là Baptiste et très joli week-end à vous:)

    Marielle.

  2. Lys18

    Tout espoir n’est pas perdu au contraire,c’est encore plus évident quand on vous lit.Vous êtes une belle âme,vous êtes bouleversant d’humanité,d’empathie.
    Merci pour tout,merci d’être là.
    Je vous embrasse.

  3. Rodjeur

    Bonjour,
    Ça me fait plaisir d’apprendre que les étudiants en médecine sont des êtres humains et pas juste des bêtes de concours sans cœur, prêts à tout pour réussir le concours de fin d’année, y compris à éliminer physiquement leurs camarades/concurrents, à glisser des photocopies de faux cours dans ceux donnés par le prof pour que les autres étudiants apprennent de fausses données, etc…
    C’est rassurant.

  4. Berti Violaine

    C’était si bien cette conférence, ça a empli mon coeur de douceur et d’espoir, moi qui désespérais de plus en plus des Hommes ces derniers temps.
    Je ne te l’ai pas dit hier tellement j’étais impressionnée (je suis la petite à lunette de la fin, seule sage femme de l’assemblée, qui a failli pleurer en voyant sa dédicace), mais tu m’as sauvé la vie, vraiment. Tu ne sauras jamais assez à quel point tu fais du bien aux gens qui te lisent souvent et depuis longtemps. Grâce à toi j’ai su qu’il y avait dans ce monde des humains qui savent aimer, et ça m’a permis de tenir, de me battre, et de vaincre mes démons.
    J’aurais préférer trouver une phrase originale pour dire que le mot merci n’est pas suffisant pour décrire correctement ma gratitude, mais je n’ai pas eu d’inspiration… alors merci, merci mille fois, merci à vie, parce que mon coeur continue de battre avec envie grâce à toi.
    Pleins de bisous et à bientôt !
    Violaine.

    1. Herve Cruchant

      Mademoiselle, Violaine, la Petite du fond, à lunettes, future Sage-Femme… Ce que vous écrivez là pour Bibi devrait pouvoir ^être écrit, dit et répété naturellement les uns envers les autres. Pour le bien de tous.

      Mais, auparavant, il faudrait pouvoir apprendre à éradiquer la Peur… cette calamine du pouvoir de choisir sa propre vie en toute conscience. Et le droit de se tromper.
      Dure limite.

      Mademoiselle, Violaine, la Petite du fond, à lunettes, future Sage-Femme… Que Mieux guide vos mains à mettre au monde des humains sensés, déterminés à créer du sens à la vie, qui ne confondent plus pouvoir volé et droit à la violence, mépris et considération paternaliste. Nous sommes autour de vous une assemblée muette attentive généreuse qui aime vos mots, votre détermination à aimer les autres. Si vous le voulez, par un de ces jours gris et fades comme un crachin sur des verres progressifs ou des larmes dans les yeux d’un toubib, pensez à nous tous, à cette multitude dont vous faites partie. Et croyez avec une absolue certitude que nous ne permettrons jamais l’idée de vous abandonner à la solitude du doute.

  5. Yasmin

    Voilà une soirée que je n’oublierai jamais.
    Cette rencontre était à l’image de tes écrits : on a ri, on a eu les larmes aux yeux, on a bu tes paroles, on s’est reconnus parfois, et on s’est sentis moins seuls.
    C’est une chance immense de t’avoir rencontré en chair et en os (mais pourquoi cet amphi n’était pas rempli à craquer bon sang !?) parce que c’est tellement beau et tellement important ce que tu fais.
    Je suis repartie pleine d’espoir en l’humanité, avec encore plus cette envie “de bien faire”, et d’exercer cette médecine là, la même que toi.
    Merci, parce que tu mets des mots sur des choses qu’on tait, et tu le fais magnifiquement.
    Merci, parce que tu nous a rappelé que tout ça en vaut vraiment la peine.
    Vraiment,
    Merci d’être venu jusqu’à nous, et d’être cette si belle personne.

    Yasmin, presqu’interne 🙂

  6. korinn

    coucou Bibi !
    je viens (encore ) de recevoir un message d’alerte pour un article (alléchant au demeurant 🙂 ) :

    L’Homme qui avait vaincu la Maladie, la Souffrance et la Mort.
    EXCLUSIF ⛔️ :

    IL EST NÉ MI-HOMME/MI-POUF ET IL A SURVÉCU.

    SON AMI LE PIGEON TÉMOIGNE ⬇️ :

    « Alors voilà, j’ai connu Separmourad Niazov le jour de sa naissance, le 19
    février 1940. Je tiens à dire que tout ce qui va suivre est authentique (foi
    de pigeon !) et vous pouvez le vérifier ICI.J’ai tout de […]

    et le lien m’envoie sur :
    C’est plutôt gênant, vous ne trouvez pas ?
    Il semblerait que nous ne soyons pas en mesure de trouver votre contenu. Essayez en lançant une recherche.

    bizouilles mes fripouilles
    co

  7. Baptiste Beaulieu Auteur de l’article

    Mais rien qui vaille de s’écharper ou de s’envoyer des noms d’oiseaux ou de dire aux gens ce qu’ils doivent écrire et comment… tout le monde est heureux, tout le monde est bien, et on s’accepte les uns les autres, avec nos fêlures nos défauts, et les causes qui nous tiennent aux cœurs, même si elles nous paraissent parfois dérisoires.
    Dans tous les cas, j’ai modifié, je suis pas d’attaque en ce moment pour gérer les procès virtuels et les conseils d’inconnus (même bienveillants) qui pensent me connaître alors que je ne les connais pas, ça me pètent franchement les burnes en ce moment (j’ai déjà ma mère et mon père pour les conseils 😉 )

  8. BEAULIEU BAPTISTE

    Bonjour à toutes et tous
    JE FERME LES COMMENTAIRES POUR CET ARTICLE à partir du présent commentaire (sauf ceux ayant trait aux étudiants et étudiantes). J’ai supprimé tous les commentaires polémiques.
    L’effet de masse de certains me fatigue, je n’ai pas envie de ça, pas du tout et j’ai besoin de mes forces.
    Merci BEAUCOUP de votre compréhension.
    BONNE ET DOUCE JOURNÉE À VOUS

  9. CCC

    Merci beaucoup pour cette conférence, merci d’avoir bravé la sncf et le froid, vraiment !
    C’était un beau moment, qui redonne de l’espoir et qui rappelle pourquoi on en a autant chié (et pourquoi on est prêt à signer pour encore en chier).
    Je n’ai pas les mots qu’il faudrait mais merci d’avoir croisé mon chemin !

  10. virginie

    J’adore recevoir et former des stagiaires. Leur enthousiasme, leur motivation, leurs doutes. ..
    Quand il y en a qui arrivent le lundi matin et bien ça me motive à venir, me mettre en valeur, donner du sens à mon métier, réfléchir à ce qui leur sera utile et ce qu’il.elle.s auront bien le temps de découvrir…
    C’est génial quand il.elle.s apprécient le stage, donnent des nouvelles, trouvent à leur tour le genre de professionnel.les qu’il.elle.s voudront être.
    C’est chouette aussi les vendredis de fin de stage : on fait le bilan, l’évaluation (il y a toujours des choses à positiver), les au revoirs.
    Les stagiaires il.elle.s aident les titulaires à se tenir droit et même à tenir tout court.

    1. Herve Cruchant

      @Virginie. La jubilation du passeur. D’une assemblée granuleuse dont on est le grumeau, faire un amalgame cohérent tel qu’il devient possible de parler de soi, auditeur ou intervenant.
      Convenir avec ces jeunes avidités que chacun possède en soi un trésor, du génie. Devant l’incrédulité de cette révélation, s’unir pour dire les possibles et les impasses, débusquer les renoncements et la peur.

      A la fin d’une intervention, dans les arrêts de jeu et les prolongations, cerné de près par trois jeunes étudiants, nous parlions de la Terre -sujet de l’intervention. Les propos évoluèrent lentement vers l’homme et ses rapports avec son biotope -également sujet de l’intervention- côté anthropologie, sociologie, philosophie… Plus tard encore, au bout de ce dialogue devenu passionné, après avoir tourné en planant en silence autour de nous, la question suivante s’imposa enfin : “L’espèce humaine est-elle destinée à disparaître comme les autres espèces vivant sur Terre ?”
      Tout avait été discuté durant les cinq dernières heures. Il y eut un silence. La parole revenait brusquement à l’intervenant, comme un besoin incontournable et vertigineux d’amer.
      Ma réponse fut : “Je ne sais pas.”

      Cet apparent contre-sens à la dynamique de l’enseignement fut, au contraire, comme un fanal sur un chemin côtier. La révélation qu’au milieu des toutes ces approches scientifiques et systémiques rationnelles, la liberté de vivre humainement. La tâche incontournable des hommes est de s’unir pour se connaître; puis utiliser ses capacités à fin de choisir la façon de vivre avec la planète pour pérenniser la symbiose. Quatre techniciens mettaient en évidence leur liberté de choisir.
      Quarante ans plus tard, mon “je ne sais pas” d’alors s’est éclairci. Tout en restant l’un de mes meilleurs arguments d’enseignant écologue. Si je vous disais que la Vie est belle….

  11. O.

    Merci beaucoup Baptiste pour hier,

    je ne suis qu’en deuxième année et je n’ai pas beaucoup d’expérience professionnelle mais je crois que ton intervention m’a réconforté avec les études de médecine avec lesquelles je me dispute souvent. En effet, je n’ai pas grandi dans une famille forcement aisé mais comme tu l’as dit je crois que mes parents m’ont profondement aimé. C’est sans doute pour cela que j’ai tenu lors de la PACES, même en perdant bcp de poids, même en étant de nature stressée.
    je crois aussi que j’ai reconnu certains PU et médecins que j’ai pu connaître jusqu’à maintenant dans les hommes de la classe 3 de ton ami. Je suis pleine d’espoir depuis ton intervention car je sais maintenant que malgré les hommes intelligents qui se croient plus forts que le reste du monde, qu’ il me reste à rencontrer, en majorité, des personnes humaines, pleine de doutes, capable de se remettre en question, et intelligentes par dessus tout. Je vous remercie du fond du coeur de m’avoir fait resurgir et assumer la sensibilité que j’avais essayé de dissimuler pour reussir.
    J’ai vraiment eu l’impression hier soir d’appartenir à une grande famille, pas celle des médecins non, mais celle des humains.

    Merci pour tout
    ELLAM ORNU

  12. Nanou

    Bonsoir Baptiste,
    Hier soir je t’ai rencontré et tu as ranimé la flamme de mon coeur. Je suis pourtant toute nouvelle dans ce milieu médical : petite 2ème année frêle mais déjà outrée par nombres remarques, gestes… Tu as ,avec tant d’humilité, mis les mots justes sur mes précedents/actuels/futurs questionnements et émotions. Mon coeur m’a mené vers ce beau métier mais jusqu’à hier soir, la faculté ne me parlais que de mon cerveau, ma capacité de travail, de mémorisation… Tu m’as fais rire, tu m’as indigné sur les injustices de ce monde, tu m’a fais pleurer, tu m’as fais réfléchir sur mes préjugés, tu m’as perturbé aussi car être un “médecin humain” (normalement c’est un pléonasme mais bon malheureusement il faut de nos jours encore le signifier) ce n’est pas forcement la solution de facilité car il faut s’impliquer, se mettre à nu,etc.
    Je suis ressortis avec mon plein d’humanité mais aussi avec une belle insomnie d’introspection à vagabonder entre les mots de “alors voilà!”.
    Tu m’as fais du bien Baptiste par ta sagesse dans ses faiblesses et ça je ne pourrais jamais assez te remercier.
    Ps : j’avais envie de te faire un câlin mais bon ma timidité m’a rattrapé. Je profite alors de ce petit message pour t’envoyer des <3 <3 <3 <3 <3

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *