Alors voilà, l’autre jour, à la fac de L., j’ai donné une conférence.
Les larmes aux yeux, une étudiante a confié ses doutes, “Comment savoir qu’on aide ? Soigne ? Et si je fais des bêtises ?…”.
Et surtout : comment être HUMAIN ?
Les chefs à l’hôpital, explique-t-elle, sont parfois méprisants, tyranniques, et souvent imperméables à leurs questionnements.
« Qu’est-ce qu’on peut faire, monsieur Beaulieu ? a-t-elle demandé.
– Alors d’abord, ne pas m’appeler monsieur. »
[Chaque fois qu’on m’appelle monsieur, un chaton meurt quelque part dans le monde (notez que, statistiquement, c’est probablement vrai. On a tous un super pouvoir. J’ai une copine, chaque fois qu’elle claque des doigts, un feu passe au vert quelque part…)].
Eh, toi, là, oui, toi ! L’étudiant ou l’étudiante qui me lit ! Sache qu’il y aura toujours des chefaillons, des Napoléons en croq’s, tellement malheureux et peu sûrs d’eux qu’ils n’ont d’autres moyens pour se rassurer que de chier sur la gueule des autres jusqu’à la noyade pour se sentir légitime et “socialement validé” (ce point est valable dans TOUS les milieux professionnels).
Imaginez maintenant, chaque fois que cela vous arrive, que ce chef tient une pancarte avec marqué en grosses lettres rouges : “JE ME COMPORTE COMME UNE RACLURE PARCE QUE J’AI VRAIMENT PAS CONFIANCE EN MOI ET TELLEMENT PEUR”
Le voilà votre super pouvoir : vous, vous savez ce qui le détermine à être un gros tas de merde, alors que lui, il n’en sait rien.
Ce qui signifie que vous en connaissez plus que lui sur la nature humaine. Souriez : vous venez de devenir soignant et soignante.