Photo : auteur inconnu
« Alors voilà, je me souviens, j’étais enfant, quatre ou cinq ans peut-être, et nous avions un médecin de famille. Un vrai. Il soignait mes grands parents, ma mère, etc. Il avait accompagné mon arrière grand-mère jusqu’au dernier instant…
Un jour, sa femme est tombée malade. Pour pouvoir se rapprocher des spécialistes les plus à même d’aider cette dernière, ils durent déménager.
Lors de son dernier jour au village, nous l’avons appelé en lui disant que ma petite soeur semblait malade. Bien entendu elle allait bien, et en passant la porte de la maison il a découvert toute la famille, mon arrière grand-père, ma grand-mère, ma mère, des oncles et tantes, etc, tous réunis pour lui souhaiter bon courage dans son épreuve, lui dire au revoir, et surtout lui dire MERCI.
Merci pour mamie Gigi qui nous a laissé un grand vide, mais également MERCI pour tous les petits bobos…
Pendant plusieurs années nous lui avons envoyé des cartes pour les fêtes, et nous avons pris de ses nouvelles. Lui aussi, nous en a envoyé longtemps.
C’était mon médecin de famille. »
(Texte de X., merci à elle)
Le mien évoquait souvent la “visite pré-nuptiale” qu’il avait fait passer à mes parents… c’était sa 1ère consultation après avoir vissé sa plaque 🙂
Je ne me souviens pas d’un médecin de famille car en fait il fallait être gravement malade pour qu’n médecin nous voie 🙂 Mais votre souvenir est bien sympa pour ce médecin!!
Les medecins de famille lorsqu’ils partent à la retraite c’est souvent un drame et c’est dur pour le nouveau qui prend la place. L’Autre, s’il connait notre dossier médical, il ne connait pas nos vies, nos peines, nos joies bref notre intime.
C’est paniquant pour les personnes âgées habituées à leur routine, et le nouveau docteur entend plus souvent qu’à son tour: oui mais le Docteur Untel, lui il me prescrivait tel examen, ou tel médicament, pourquoi ce n’est pas pareil… le pauvre, il en faut du courage pour reprendre une clientèle.
Alors oui le docteur de famille est comme un membre de la famille et faire une fête pour le remercier de son devouement est une charmante attention..
Quand j’étais enfant j’avais aussi un médecin de famille! C’était celui de mes grands parents, de mes parents de de mes frères et soeurs!! Et puis j’ai grandi et je suis entrée à l’école d’infirmières ( par encore Institut de formation en soins infirmiers). Le jour de sa retraite, sa dernière visite a été pour ma famille et il m’a laissé son tensiomètre et son stéthoscope pour mon futur métier! Un merveilleux cadeau que j’ai toujours 35 ans plus tard!!
Mon enfance a également été rythmée par les visites d’un de ces “médecins de famille” que l’on appelait chez lui, qui venait par tous les temps parfois fort tôt ou fort tard pour dispenser premiers soins, piqures dans attendre la “chère sœur”, paroles de réconfort, et un petit air de jazz sur mon piano pour détendre les parents. ma mère racontait d’ailleurs comment il m’avait sauvé du tétanos (vaccin mal inactivé) en pratiquant des enveloppements froids entre deux injections de valium, et entre deux sanglots, son premier bébé, son fils, étant né non viable la nuit précédente.
Cet homme que j’idolâtrais m’a mariée 25 ans plus tard, affirmant à l’assemblée qu’il était et resterait le spécialiste incontesté de la palpation de mon postérieur, et c’est encore à lui que j’ai téléphoné 15 autres année après pour trouver la force de faire face au décès de ma mère, à peine plus âgée que lui.
Entre le valium et leur décès, mes parents avaient entretenu avec lui et sa famille une relation de confiance mais aussi de soutien mutuel comme une évidence. Je n’ai jamais retrouvé ça par la suite.
Aujourd’hui, nous avons un “urgentiste de famille”…
🙂 Moi aussi j’ai eu beaucoup de chance avec nos deux médecins de famille. Le premier nous a tous soignés de la naissance à l’adolescence. Il passait souvent à l’improviste pour vérifier que tous les gamins de la tribu pétaient la forme. Enfants, nous le voyions comme un ami, un copain des parents qui avaient l’habitude de passer n’importe quand… Lui, c’était la même chose.
L’autre, Grégoire, a quitté ce métier qui devenait trop mercantile selon lui et il est parti vivre dans le sud. Il passait souvent à la maison aussi, pour boire un verre ou dîner, Il savait soigner tous les bobos, sans que nous ayons à passer par je ne sais quel spécialiste. Il m’ a m’a offert un superbe prénom pour mon fils…
C’est fini le vrai médecin de famille qui se déplace, ausculte pendant une demi-heure: je me souviens de cette sorte de stéthoscope qu’il mettait contre son oreille et l’autre sur le ventre ou ailleurs puis fait une longue liste de médicament (pas d’antibio, ce n’était pas l’époque) et on restait au lit, interdiction de se lever…
bonjour
je me permets de vous répondre non ce n est pas fini; notre médecin traitant ( c est une femme ) est souvent en retard dans ses rendez vous et ça agace dans la salle d attente mais comme je le dit à chaque fois que je m y trouve (pas assez souvent pour pouvoir le rappeler à ses patients )vous êtes bien contents une fois dans son cabinet d avoir toute son attention et cela pendant le temps qu il faut !!!!
et le problème c est qu elle va partir à la retraite bien trop tôt à mon gout mais aussi celui de ma fille …
J’en ai eu un aussi de médecin de famille . les enfants étaient petits donc bien sur des visites à pas d’heure quelquefois à domicile car intransportables
J’ai été opérée et eu une sonde qui s’était retournée il est venu à 3 heures du matin en passant par la pharmacie en pleine nuit pour amener le nécessaire!!!
Quand on savait qu il allait passer tard on faisait une quiche et on lui en gardait un morceau, ses visites pouvaient le faire rentrer très tard chez lui
Magnifiques tous ces témoignages, super touchants. Merci aux lecteurs ci-dessus !
Ah, le nôtre! Le bon vieux délicat docteur, il avait de quoi faire chez nous, il y avait du monde. Je le revois encore assis à la table de la salle- à- manger, en chemise, sa veste bien rangée épaules sur le dossier de la chaise, écrivant ses ordonnances. Ma petite soeur , 4 ans, vidait les poches de sa veste en lui expliquant des choses, et lui disait: – Laissez la faire, laissez…
Il pouvait aussi repartir avec un bébé très malade d’ une famille incapable de s’en occuper , accablée, misérable, et le donner à sa femme qui en avait déjà plusieurs. Il a élevé cet enfant avec les siens, et lui a même laissé une maison. Quelle bonté, quelle douceur, quel amour des autres, quelle grandeur.
Celui qui a fermer les yeux de ma mère est le fils de celui qui l’a aidée à me mettre au monde.
Le mien était le fils (déjà bien mûr) du précédent “médecin de famille” de mes grands-parents, il a accouché ma mère en urgence (et à domicile) et nous a sauvées toutes les deux de la crise d’éclampsie… A présent, mon généraliste m’a envoyée aux urgences locales pour me faire recoudre un bout de doigt (un point seulement). Autres temps…
La vie de Papa, découvert après son décès que les plus pauvres … il ne le faisait pas payer … bravo Papa RIP
Pareil un médecin de toute la famille, trois générations. Nous n’avions pas le téléphone il fallait aller le chercher à 6km en vélo pour mon père, de jour comme de nuit. Et puis il repassait quelques jours plus tard pour prendre des nouvelles. Je me souviens avoir fait des coliques néphrétiques à 16 ans en pleine nuit il est venu et a attendu plus d’une heure pour savoir si l’injection calmait.
Une autre époque……………
Ceci dit j’ai une merveilleuse généraliste qui ne supporte pas que ses patients souffrent, qui tutoie et les embrasse, très familière.
J’ai mis longtemps à me rendre compte que notre pédiatre n’était pas en fait notre médecin de famille, tant il était proche de mes parents, bienveillant. Il venait à la clinique pour chaque naissance de mes petites sœurs, pour les opérations de l’appendicite … sans doute normal pour l’époque (les années 70) mais maintenant ? Il souffrait d’une maladie qui l’obligeait à suivre un régime spécial et draconien, donc lorsqu’il sortait au restaurant en famille, il ne choisissait que celui de ma grand-mère, et venait la remercier en cuisine pour le dérangement. J’ai le souvenir de le voir ausculter l’oreille de la dame de la plonge dans la salle de bain. Quand il est mort, j’ai eu l’impression de perdre un membre de ma famille, en tous cas un grand pan de mon enfance est parti avec lui. Je pense souvent à lui …
Ma grand mère maternelle parlait souvent du médecin qui venait faire ses visites dans les mas en Camargue, de son dévouement, de l’amitié qui le liait à mon grand-père, de son incroyable humanité …
C’est grâce à ce genre de personnes et de souvenirs, que j’ai longtemps cru que tous les médecins étaient des êtres un peu extraordinaires …
Notre médecin de famille était martiniquais. La première fois que mon grand-père l’a vu, c’était sur un chantier et il doutait des compétences d’un antillais! C’était juste après la guerre et les mentalités n’avaient pas encore évoluées. Pourtant, dès les premiers soins du Dr Dogué à son collègue, il est devenu NOTRE médecin. Il a sauvé mon oncle, mon cousin et moi! Il a soigné les trois générations. Il n’y avait ni la voiture, ni le téléphone pour aller à son cabinet et nous ne le faisions pas déplacer pour un rhume. Parfois, à la place des francs, c’était un lapin ou une poule qu’il acceptait comme paiement. Quelle que soit l’heure à laquelle il était dérangé, il venait. Il a interrompu ses consultations pour recevoir le dernier souffle de mon grand-père. C’était comme un membre de la famille, un homme de très grand cœur!!! Merci merci à tous ces vrais professionnels!!!
Pas vraiment eu de médecin de famille mes parents ayant quitté leur région pour venir se perdre à Paris. Par contre je me souviens de ce médecin qui suivait ma famille quand j’etais enfant et qui a passé des heures à m’ecouter quand j’ai fait une dépression à 17 ans. Et je me souviens de ce médecin que nous avons choisi mon mari et moi quand nous nous sommes installés dans la ville où nous sommes toujours aujourd’hui. Il a suivi notre famille pendant plus de 20 ans. J’avais une totale confiance en lui. C’etait de plus notre voisin, nous pouvions faire appel à lui à n’importe quelle heure. Aujourd’hui il a pris sa retraite que je lui souhaite très heureuse. Et je considère que je n’ai plus de médecin.
Bravo pour tous ces commentaires. Il est même étonnant qu’il y ait encore des patients pour témoigner de cette époque “empathique” . Mais où sont-ils de nos jours?.Difficile de les dénicher.
J’envie vos patients qui côtoient quelqu’un comme vous.
N’y aurait-il pas un “vaccin” avec lequel vous pourriez “piquer” vos confrères!!!
Si vous pouvez continuer dans cette manière de soigner, il est important de ne pas vous décourager face à toutes les difficultés de votre métier . C’est plus qu’appréciable. Merci pour ceux que vous soignez.
Dans ma région, je ne suis pas encore “tombée” sur un tel médecin.
C’était il y a pas si longtemps… dans un département rural de l’Est de la France.
Il s’appelait Bernard. Il se déplaçait même le dimanche si un de nos enfants avait de la fièvre. Parfois il passait juste “comme ça ” pour voir si tout allait bien …Il savait écouter. Il disait que c’était important écouter.
Il m’a entendu quand je m’inquiétais soit-disant à tort d’après une “spécialiste”. Et c’est ainsi que grâce à lui j’ai été soignée à temps pour un cancer particulièrement virulent. je l’ai remercié de m’avoir sauvé la vie. Mais il m’a dit que il n’avait fait que son boulot : entendre mon inquiétude et prescrire les examens pour me rassurer.
Il était incroyablement humain, il ne cachait pas ses doutes et pourtant il rassurait rien que par sa présence.
Peu de temps après la découverte de ce cancer, il a perdu la vie en chutant en vélo. C’est con parfois la vie.
C’est bien la première fois que je vois un cadre supporter le handicap de travailleurs du cycle ! La France en marche ?
C’est bien la première fois que je vois un cadre supporter le handicap de travailleurs du cycle ! La France en marche ? ou une application des lois “aux roues” de 1981-83 ?
Mon médecin de famille, et décédé dans un accident de voiture, quand j’étais ado.
Il était venu me voir à la Clinique après une opération de l’appendicite (qui fait cela maintenant?) et avait même demandé à l’infirmière de le laisser m’enlever les agrafes.
Il a souvent mon père, victime d’un infarctus, arrivant bien avant les pompiers.
Il se dépêchait, ne laissait rien au hasard, se dépêchait, roulait vite en voiture.
Et il en est mort.
Malade toute ma petite enfance mon médecin bravait la météo été comme hiver pour faire les 15 kms avec les routes d’il y a 50 ans pour venir me soigner. De nuit comme de jour !!! Il m’avait baptisé la “fumiste” pour souligner la part de comédie que je jouais plus ou moins volontairement !!! Un Homme d’une Humanité, d’une Bonté et d’un Dévouement hors du commun. Les consultations bien souvent gratuites. Ou mieux, il marquait le montant de la consultation sur l’ordonnance pour que mes parents peu fortunés à l’époque puissent se faire rembourser !!! Sauf que du même coup, comme dit ma Maman aujourd’hui, lui, il y allait “de sa poche” ! Il est mort il y a 35 ans et j’étais bien évidemment présente pour lui dire adieu. Sa femme est partie ce début d’année. Une grande Dame elle aussi qui a soutenu son médecin de mari dans son sacerdoce et sans aucun doute supporté avec une rare abnégation son absence à leur foyer auprès de leurs propres enfants. A la sépulture de son épouse il y a quelques mois seulement, j’étais là encore, bien sûr présente et tellement émue. J’ai pu leur redire à nouveau combien je les aimais, combien je les remerciais et je pleure en écrivant ces lignes. J’ai ainsi pu, ce matin de janvier 2018, fermer la porte à mon enfance malade, remplie de leur Amour inconditionnel. Et témoigner de leur Générosité et de leur Humanité auprès de leurs enfants. Pour qu’ils sachent combien l’Amour de leur parents reste à jamais en moi. Merci Dr M…..et Mme M….. Merci du fond du cœur. Et Merci à vous Baptiste de m’avoir permis de leur rendre Hommage. Je suis d’autant plus heureuse de le faire sur votre blog vous qui êtes à n’en pas douter un de leur plus beau et valeureux Héritier et Successeur. Merci Baptiste.
Petite nous avons eu notre médecin de famille. Et à chaque fois que je me suis installée dans une ville j’ai essayé de m’en trouver un, avec qui je me sente à l’aise. Avoir quelqu’un de confiance à qui parler et poser des questions, certains de mes rendez vous servaient seulement à me rassurer.
J’ai vécu le départ à la retraite du dernier, celui qui m’a suivi 15 ans comme une déchirure. Je n’ai pas pu m’empêcher de prendre un dernier rendez vous, juste pour le remercier et lui offrir une de mes gravures. J’étais si triste pourtant je sais qu’il avait bien mérité de prendre du temps pour lui.