(Photo du génial GELUCK)
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Alors voilà, les déserts médicaux, tu imagines que ça touche surtout les endroits isolés, le fin fond de la Creuse, les plateaux d’Auvergne, etc ?
Moi aussi, j’ai longtemps pensé ça.
Puis j’ai vu, en l’espace de six ans, ce qu’était un autre visage du désert médical.
Et ça touche tout le monde. Les habitants des grandes villes aussi. Je ne parle pas QUE des délais hallucinants pour avoir un rendez-vous avec un spécialiste (coucou les ophtalmologues !).
Ce matin, entre 9 heures et 13 heures, j’ai vu 27 patients et patientes.
Je ne sais pas combien de temps durait une consultation moyenne avec un médecin en 1980.
Mais je sais que si vous prenez 4 heures et que vous les divisez par 27, vous obtenez 8 minutes 88888888888 secondes.
Moins de médecins, c’est plus de malades pour NOUS, et donc moins de temps disponible pour VOUS.
Le désert médical, c’est aussi ÇA.
Une salle d’attente pleine, et un jeune médecin plein d’illusions qui, tandis qu’une femme pleure devant lui, regarde fugitivement le coin inférieur droit de son écran d’ordinateur.
L’heure.
Il la regarde, pense à tous les autres, dans la salle d’attente, qui s’impatientent.
La patiente a vu mon regard.
Elle a séché ses larmes, mis son mouchoir dans la poche, et s’est excusée de m’avoir pris « trop de temps ».
Personne ne devrait s’excuser de pleurer dans cette société de merde.
Personne.
Que dire, Baptiste… on comprend ensuite les médecins qui donnent la consigne de ne pas prendre les urgences des confrères…
Courage à vous !
Ça ressemble fortement à ce que fait Geluck
C’est bien du Geluck, publié sur sa page Facebook il y a quelques jours 😉
Merci !!!
C’est exactement çà. Ok à 100% avec toi. Pardon les patients, pardon, pardon, pardon. L’autre jour consultation sans rdv, 26 patients en 5 heures sans pause, soit “que” un peu plus de 11 minutes par patient. On ne fait pas la course, là, on est tous dans le même bateau.
Et on ne voit pas que des rhino (“Ya pas beaucoup d’épidémie en ce moment docteur, vous ne devez pas voir grand monde”). Non, une personne atteinte de diabète, des diabétiques …. des diabètes non en fait? je ne sais plus. “le malade est une personne. Il faut l’écouter avec empathie, reformuler, respecter les silences”…. et surtout arrêter de nous donner des leçons. On nous rabat les oreilles avec la médecine “personnalisée”. En fait c’est surtout du soin à la chaine.
COUCOU,
Désert….
Je viens de déménager dans un charmant village, proche d’une grande ville, avec pôle médical (pharmacie, kiné, IDE, dentiste, 2 médecins généralistes dont un homéopathe), à moins de 10 minutes à pieds de chez moi. Seulement voilà, … les médecins sont débordés et prennent plus de nouveaux patients.
Il me faudra faire 1/2 heure mini de voiture pour aller chez mon “ancien” généraliste chez lequel il y 2 à 3 mois de délais pour un “simple” rdv. Pour la dernière “urgence” (grippe), j’ai passé plus de 3 heures assise dans la salle d’attente bondée avec +39°C et tension à 9…. J’ai cru ne plus pouvoir rentrer chez moi ensuite….
Ne perdons pas espoir….
Bravo à tous ces médecins qui ne comptent pas leurs heures pour nous soigner!
L’illustration est sûrement un collage de Philippe Geluck, auteur belge du Chat.
Tellement compréhensifs les docs, mais comment vous pouvez faire autrement? prendre des remplaçants peut-être sur certains créneaux? mais est ce que les patients viendront?
Courage à vous
Logique que les grandes villes soient concernées… ! Et ou vont les patients des deserts medicaux de Creuse et d Auvergne ???? Hein, ou vont ils ???…. ben dans les grandes villes… pardi !
Et la ca n est plus des deserts medicaux mais des boites de sardines médicales… (voir les Urgences dans les hopitaux…)
Quant aux 8 minutes et 8888888 secondes je pense qu il y a une erreur de virgule.. peut etre 0,8888888..
Si on pensait moins au business pharmaceutique, agro alimentaire, a la productivite… on aurait des gens moins gros, avec des poumons roses, un foie garanti sans graisse et sans toxines diverses et avariées, des gens mieux immunisés naturellement…
Et si on commençait par le debut ?? Moi j aimerais bien voir une armée de bites au vent dans les rues du monde entier pour dire aller vous faire voir (chez les grecs ??) a tous ces G7 de mes 2 ..
C etait mon coup de gueule…
Salut a tous !
Votre extra et traduit bien ma pensée
Dans mes souvenirs, en 1980 le temps de consult moyen était de 20 min.Le rendez vous pris etait dans la journée sauf spécialiste ( entre 3 jours à 1 mois). Les médecins qui faisaient les matinées sans rendez vous, il suffisait de compter les patients dans la salle d attente. Il nous connaissait tellement bien que parfois ça durait même pas 5 min le temps de renouveler une ordonnance ou de prescrire un ttm basique (avec la blague du : et avec ça?) et on trouvait ça normal.
En 2000 c’etait 15 min, pas évident d’avoir un rdv le jour même et régulièrement je sortais une plaque de chocolat noir de mon sac en meme temps que ma carte vitale parce que je savais que doc adorait cette marque là, qu’elle prenait pas toujours le temps de manger et parce qu un jour je me suis effondrée chez elle et qu elle a pris une bonne demi heure à faire le point avec moi en disant tu t’en fous des gens qui attendent, je décide.
2005 entre 10 à 15 min. Il fallait que ce soit une urgence pour avoir un rdv dans la journée. Les kinés ne prenaient plus de nouveaux clients ou rien avant un mois au plus tôt. Les gynéco fallait être enceinte et encore.( pas vu de gynéco depuis 2002 …)
Depuis 5 ans, c’est “désolé le docteur ne prend plus de nouveau client”. Quand tu déménages 14 fois en 32 ans ça commence à poser vraiment problème ( appelez les pompiers. heu… c’est un lumbago, je vais pas emmerder les pompiers).Dentiste, ophtalmo et autres refusent sans demander pourquoi j appelle.
Dans 2 semaines je retourne ( oui encore un déménagement) au pays de doc chocolat. Elle ne prend plus de nouveau clients. Quand j ai donné mon nom ( par réflexe je me présente) la secrétaire s est souvenue de moi. J’ai rdv dans 30 jours. Elle pouvait pas faire mieux.
dans mon sac il y aura double dose chocolat, un de tes bouquin et un bisou. On n aura pas le temps de parler de nos mômes hors norme ni de se dire demander comment tu vas.
J’aurai un médecin référent.La possibilité de renouveler chaque mois une ordonnance pour un médoc que j irai chercher à la pharmacie du CHU 40km plus loin parce-que voilà, c’est pas du doliprane.
Je suis inquiète. Pour Doc Chocolat. parce que je sais que c’est pas sa façon de voir son métier.
Pluie de hugs sur toi.
Je suis confrontée à ce genre de situations en tant que patiente, mais j’ai appris de mon côté à faire la part des choses. Quand je consulte pour un bobo type angine ou gros rhume, je ne fais pas traîner la consultation.
Mais il est aussi arrivé que je passe 1/2 heure à sangloter sans pouvoir m’arrêter dans “son” cabinet ( ma 3ème césarienne m’a épuisée, mon BB ne dort pas, dans la foulée j’ai fait une embollie pulmonaire et j’ai la trouille rétrospective de ma vie ou encore, mon père s’est suicidé 15 jours avant que je perde mon boulot). Et là, salle d’attente pleine ou pas, “il” a été là pour moi et je ne l’oublierai jamais.
Alors, quand je suis dans la salle d’attente pleine, que quelqu’un tarde à sortir et que les autres autour de moi s’impatientent, je suis capable d’expliquer que oui, c’est ch….t d’attendre, mais que le malade qui est dans le cabinet a peut être besoin de notre médecin aujourd’hui, un peu plus longtemps que 8 ou 11 mns.
J’explique que moi aussi j’ai parfois été celle qui faisait attendre tous les autres et que ceux qui râlent aujourd’hui auront peut être besoin un jour de s’épancher, d’être écoutés et entendus. Et ce jour là ils ne penseront pas à la salle d’attente pleine, pas plus que notre médecin qui sera là pour eux, le jour où ils en auront besoin. Idéalement chaque médecin devrait pouvoir consacrer entre 20 et 30 mns à chaque consultation, mais il ne le peut pas. Ce qui est grave c’est qu’il ne le fasse pas quand il a en face de lui une vraie détresse.
Merci…
À une époque, un politicien génial a eu l’intuition merveilleuse que, pour moins creuser le trou de la sécu, il fallait moins de médecins. Cet abruti congénital a inventé le numerus clausus, nombre maximal d’étudiants autorisés à devenir médecin. Du coup, ben il y en a moins et ceux qui réussissent le font parfois au prix de leur conscience, en éliminant leurs condisciples, physiquement si nécessaire ou en trichant…
Et du coup, il n’y a plus assez de médecins pour prendre le temps de soigner les malades et pour faire un minimum de prévention et éviter que les gens soient malades…
Politiciens de merde !!!
C’est exactement ce que je me disais : je me souviens très bien avoir entendu prédire, en 2007, la situation actuelle, par ceux qui avaient compris très vite où le numerus clausus allait nous conduire.
Quant à ma propre façon de consulter le médecin, je pense que j’y vais une fois tous les cinq ans : vu les délais d’attente, le temps que j’obtienne un rendez-vous, le bobo est passé tout seul, la plupart du temps, alors, je ne prends de rendez-vous que quand vraiment ça ne veut pas passer tout seul. La dernière fois, il m’a fallu un mois de douleurs croissantes à l’épaule pour me décider à prendre rendez-vous. Sympa, mon médecin m’a débloqué un créneau très vite, il ne me fallait attendre que quelques jours, mais j’en étais au point où je n’avais pas pu dormir depuis trois nuits, j’étais au bout du rouleau, je n’en pouvais plus, je tenais le coup avec de l’ibuprofène. Mon compagnon, me voyant dans cet état, m’a dit “pas moyen de rester comme ça, il te faut des vrais antalgiques, je t’emmène aux urgences”. (Je pourrais vous raconter ma virée aux urgences, mais c’est trop long, dommage, pourtant elle est “marrante”, cette histoire… Elle m’a surtout appris à ne plus y aller, en fait, sauf fracture ou hémorragie !)
Et c’est comme ça, Mesdames et Messieurs les urgentistes, que vous retrouvez des “bobos” aux urgences; ceux que vous maudissez de n’avoir pas pu attendre leur rendez-vous avec leur généraliste et qui viennent vous embêter en pleine nuit ou quand il y a affluence, ceux qui viennent engorger les urgences sans nécessité. Croyez-moi, on PEUT attendre. on peut même attendre longtemps, voire très longtemps, avec notre douleur. ( Seulement, ceux qui attendent gentiment sans aller aux urgences, forcément, vous ne pouvez pas les voir. ) Mais il arrive un moment où on est littéralement à bout. A bout de force, à bout de résistance, laminé, trop mal depuis trop longtemps, on a besoin de soulagement. Oui, là maintenant tout de suite, on ne peut PLUS attendre, c’est fini, on a déjà attendu, on n’en peut plus.
Vous voyez, être dure au mal m’a conduite paradoxalement à souffrir plus et plus longtemps que nécessaire : si j’avais pris rendez-vous plus tôt, j’aurais pu être traitée plus tôt et mon mal n’aurait pas évolué au point de m’empêcher de dormir et finir par me faire pleurer d’épuisement. Faudra que je songe à me faire douillette…
Le numerus clausus a été approuvé(et applaudit meme) par la majorité des médecins eux-mêmes qui craignaient la concurrence…
Mon cher Monsieur, je suis entièrement d’accord avec vos propos.
En revanche, je peux vous assurer que je n’ai jamais pas triché en passant mes concours, ni éliminé quiconque en le poussant dans un escalier ou en le séquestrant dans ma cave … La concurrence n’est pas propre aux études medicales, et d’ailleurs, certains osent même s’entraîder (quelle honte!)
Vous avez 2 billets remarquablement rédigés , expliquant comment on en est arrivé là :
https://cris-et-chuchotements-medicaux.net/2017/04/15/penurie-de-medecins-des-chiffres-qui-parlent-deux-memes/
https://cris-et-chuchotements-medicaux.net/2017/02/05/chers-patients-on-est-desoles/
Vous ne trouverez aucune de ces infos dans les journaux : ceux-ci aiment bien les titres qui foutent la trouille aux gens (notamment au sujet des déserts médicaux), mais ils censurent tous les articles exposant les vrais problèmes et les solutions à adopter….
Comme dit Rodjeur, pour réduire le déficit de la Sécu, au lieu de mettre en place des contributions progressives qui affecteraient plus les riches que les pauvres, le pouvoir politique crée le désert médical.
Vous ne voudriez quand même pas d’un système de solidarité (excusez cette obscénité) qui saignerait nos malheureux riches ? Pour mieux soigner des pauvres, qui ne sont que des assistés, des fainéants, qui n’ont pas réussi, donc qui ne sont rien, comme dit Bottom Up ?
Soyons réalistes. Les pauvres n’ont qu’à devenir riches et puis c’est tout : ils pourront s’offrir des grands toubibs et des cliniques privées avec des rendez-vous rapides.
J”adore et j’adhère tout à fait à cet état d’esprit !
chartres, pas loin de paris, désert médical, tous les médecins refusent de me prendre dans leur patientèle, seule, handicapée et peu mobile, je sais que si j’ai un problème, il sera fatal.
Appelez le 15, les pompiers.. ca n est pas l idéal mais a un moment donné il faut mettre les responsables devant leurs responsabilites et attaquer si non assistance a personne en danger..
On veut privatiser tout ca.. voir la réflexion de Macron aujourd hui “les aides sociales ca nous coute un maximum de pognon !”…. idem pour les immigrés, les chomeurs, les retraités, les sdf. Pas rentables tous ces gens… Macron ou Trump c est bonnet blanc et blanc bonnet.. mais il y en a un qui sourit…
Bon courage Isa !
Baptiste, je suis aussi médecin généraliste, installée depuis 22 ans, et cet horrible calcul de nombre de patients / heure pour être dans les clous des frais est atroce. Je préfère gagner moins, et garder 4 patients / heure, être parfois (souvent..) en retard aussi car accompagner un patient en souffrance peut durer plus longtemps que ces 15 minutes, mais rester fidèle à ce qu’est pour moi la médecine. L’abattage est malheureusement à l’ordre du jour, et je refuse d’y adhérer. Cela effectivement retentit sur ce que je gagne, c’est à dire beaucoup moins que certains de mes confrères, mais au moins, j’ai ma conscience intacte. Si 8 minutes ne vous vont pas (et c’est bien logique !) alors prenez le temps qu’il faut, même si cela “coûte” financièrement, cela redonne à notre profession toute sa valeur et nous rend plus humains.
Le problème que Baptiste soulève, de mon point de vue, ce n’est pas de faire un maximum de patient pour engranger un maximum d’argent. C’est au contraire de pouvoir soigner le maximum de personne parce que malheureusement ils doivent tous l’être. Et c’est un problème aujourd’hui, il y a trop de patient dans certains endroits pour pas assez de médecins.
Il y a trois variables dans cette équation. Le temps passé sur la consultation, le nombre de malade, et le temps de travail du médecin. Pour un nombre de malade constant (puisque tous doivent être soignés), si vous augmenté le temps de consultation, vous devez forcément également augmenter le temps de travail des médecins.
Ce qui “coûte” à Baptiste, ce n’est pas le financier, c’est le fait de ne pas avoir pu donner assez d’attention à une personne qui en aurait eu besoin, parce que trop de personnes en ont besoin et qu’il n’a pas la possibilité physique (et le temps) de satisfaire tout le monde. Le point financier n’est même pas à aborder ici.
Je doute que Baptiste pense à la rentabilité .. il pense juste à tous ses patients qui viennent sans rendez-vous et qui donc attendent dans la salle d’attente… et qu’il veut pouvoir les voir tous et ne pas trop les faire (trop) attendre …
il fait visiblement partie des rares médecins qui prennent encore sans rendez-vous …. car on a le droit d’être malade sans préavis!! et donc avoir besoin de voir un médecin sans avoir pris rendez-vous à l’avance – je suis rarement malade, mais la dernière fois que j’ai eu un bon gros syndrome grippal avec nécessité de voir un médecin, dans la ville où je venais d’emménager, j’ai dû contacter (téléphone ou internet pour ceux qui permettent une reservation par internet) 7 ou 8 médecins autour de chez moi pour enfin trouver sur un médecin qui prenait sans rendez-vous .. pour tous les autres il me fallait attendre minimum 2 ou 3 jours pour espérer avoir un rendez-vous…
Souvent dans ces situation, on pourrait s’en sortir avec “du bon sens et du repos” (aspirine, sirop antitussif ou autre et beaucoup de repos) et sans médecin malheureusement pour le repos ceux qui travaillent ont besoin du passage chez le médecin pour justifier l’arrêt maladie…
L’idéal serait surement que TOUS les médecins aient chaque jour une période de consultations sans rendez-vous pour les ‘urgences’ (la grippe par exemple) qui ne nécessitent pas un passage au urgence mais juste de voir un médecin rapidement et une période de consultations avec rendez vous (plus longues, pendant lesquelles le médecin peut prendre plus le temps d’écouter ) pour les traitements récurrents, les check-up périodiques, les “non-urgences” (typiquement cette femme qui pleure pouvait peut être venir sur rendez vous – à moins que sa crise de larme soit le résultat d’une goutte d’eau- grippe par exemple – qui a fait débordé un vase déjà bien plein) et tout ce qui peut être planifié
et je dis bien TOUS les médecins, pour que cela ne retombe pas sur quelques uns comme c’est le cas actuellement
ce n’est pas pour être dans les clous des frais! Si il y a 40 personnes qui sont en demande de soins, il faut trouver 40 places! Le problème n’est pas le gain financier mais le fait qu’il n’ y a que 24 heures dans une journée, et que tous les confrères ont le même agenda surbooké
Je ne comprend pas le blocage du numerus cloques par l’ordre des médecins face à cette situation, as-tu une explication? Es-tu au courant Baptiste?( je me permet de te tutoyer car tu as écris « 1001 vies de d’urgences juste pour moi, je le sais, juste pour que je puisse arrêter mes antidépresseurs et quitter l’EHPAD ou j’etais Infirmière). La situation est intenable, les médecins étrangers sont de plus en plus nombreux, ce qui ne me pose aucun problème, sauf quand je pose une question à mon ophtalmologiste roumaine et qu’il est très clair qu’elle n’a pas compris, alors elle me répète les mesures qu’elle vient de prendre et me dirige vers la porte….
En aucun cas le numerus clausus n’est décidé par l’ordre des médecins, c’est fixé par l’état, le conseil de l’ordre n’a pas son mot à dire. Quand en première année de médecine (en 1997) la plupart de mes amis n’ont pas été admis à poursuivre leurs études malgré des notes plus que correctes on savait déjà qu’on allait manquer de médecins…
Et si on pensait autrement?
Si on arrêtait d’aller chez le médecin pour une rhino, une gastro, un bobo?
Si on revenait au bon sens?
Notre corps a un véritable instinct de guérison.
La plupart des maladies fonctionnelles sont liées à un déséquilibre de notre énergie.
Repos, alimentation saine, massages, rires, marche dans la nature, tendresse donnée et reçue, guérissent bien mieux que les médicaments…
Et surtout, prendre soin de soi plutôt que demander aux autres de le faire pour nous…
Anne, si c’était aussi simple, on le ferait depuis longtemps. Mais une rhino persistante peut conduire à une bronchite chronique ; une gastro peut être une appendicite (vécu il y a trois semaines chez mon fils)… Un bobo, mais quel bobo ? Une plaie qui tourne à l’ulcère variqueux, ça arrive.
Je crains bien que des massages et la tendresse ne suffisent pas toujours à assurer une bonne santé. Les microbes, les virus, les cancers, ça existe en-dehors de nous, vous savez.
J’habite une agglomération de 90 000 habitants environ, dont 15 000 qui n’ont pas de médecin traitant faute de trouver un cabinet qui accepte de nouveau patients. Celui de mon mari a pris la retraite il y a 2 ans. 8 mois avant d’en retrouver une autre en dehors de la ville. Le cabinet vient de fermer brutalement (problème de santé, les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés). Le voilà de nouveau en galère. Obligé de stopper son traitement anticholesterol faute d’ordonnance pour le moment. Ça ne le tuera pas tout de suite donc c’est pas une urgence.
La mienne prend sa retraite en septembre et de toute façon elle refuse depuis longtemps les nouveaux patients même de la même famille.
Tu as encore raison Baptiste. ..
Mon médecin prend un patient toutes les 10 minutes, mais prend également le temps d’offrir un bonbon à chacun en partant … quand il oublie, je le réclame !
Sortir le bocal signifie que la consultation est terminée, mais cela provoque toujours un sourire et quelques échanges plus larges ; )
Prends-soin de toi, poursuis tes luttes, et …. offre des bonbons ?
Voilà pourquoi j’ai fui le monde médical. Bravo à ceux qui persévèrent. Ils ont mon admiration.
Je consulte peu car j’ai l chance d’être en bonne santé (je touche du bois pour que ça dure). Idem pour mes 3 enfants. Les rhinos, les petites gastros, les petits bobos, on gère avec le bon sens. Mais tout le monde n’a pas cette capacité. Alors je remercie mon pays de nous donner un accès facile aux soins.
Eh oui… Et si on continue avec un numerus clausus ridicule en paces, ça va pas s’arranger !
Sinon je t’ai fait un petit poème sur ton illustration
Fleur au fusil et bite au vent
Je suis parti à la guerre
À la suite du commandant
Qui me regardait de travers
“Qu’es’ t’as Ducon tu t’crois malin
En bouclier et mini jupe ?
Remballe moi cet air puritain
Allez, je ne suis pas dupe”
“C’est toujours mieux que l’aut’ couillon
Torse nu et robe longue
Avec son casque sur le front
Il ne lui manque que les tongs !”
Sur que quand l’ennemi verra
Notre troupe arriver
Ils seront faits comme des rats
Car de rire vont crever !
j’exerce dans une ville du Grand Est de plus de 100000 habitants; ici comme ailleurs la population a vieilli et les pathologies chroniques ont explosé, ici comme ailleurs les médecins ont vieilli sont partis en retraite et le nombre de praticiens a dramatiquement diminué, ici comme ailleurs ma semaine de travail est passée de 48heures à 60 heures, mes durées de consultation de 20 à 12 minutes, mes semaines de congé annuelles de 3 à 0. Ici comme ailleurs les patients souffrent de ne pas être reçus et entendus, les praticiens souffrent de devoir faire de la médecine au rabais et de devoir travailler à un rythme dangereux . Mais que faire?
Bonjour,
Il est vrai que le désert médical pose beaucoup de problèmes.
Une fois par trimestre je dois voir mon médecin généraliste pour cause de maladie chronique.
L’année dernière son confrère décédé n’a pas été remplacé, et mon super médecin se retrouve seul dans le cabinet médical sans pouvoir trouver quelqu’un. Lorsque j’appelle le secrétaire le rendez-vous du seul jour de la semaine est un délai de 3 semaines. Je peux choisir bien sûr d’y aller sans rendez-vous mais comme la majorité d’entre nous, la salle d’attente est bondé et il faut entre 1h et 3h d’attente. Donc en général, pour ma part, j’attends cette visite trimestrielle pour regrouper pleins de petit bobos (la dernière : entorse, taches cutanées, otite) avec questions diverses.
Dans 5 ans il prend la retraite, comment je vais faire ? Ca m’inquiète au vu du nombre de patients qu’il a, les autres médecins de la ville doivent avoir le même rythme. Et puis il me connait depuis fort longtemps. Apprendre à connaître un autre médecin, lui raconter mes débuts de maladie,… Ou bien je lui laisse mon dossier médical très épais et lui dit “bonne lecture docteur ! ”
Trêve de plaisanterie. Je trouve inadmissible comme beaucoup que l’on manque de médecins et j’espère (en rêve ? ) que la situation finira par aller mieux dans ces prochaines années.
Bon courage à tous les médecins de ville et village, vous faites un super travail qui mérite plus de respect.
Récemment un petit bobo : doigt entaillé profondément, le pharmacien ne veut pas mettre de steri-strip, il faut des points de suture, 2 médecins contactés ne font plus de suture, confirmé par mon infirmière. Je me suis donc fait conduire aux urgences à 10 km, honteuse d’y aller pour si peu de chose, et j’ai attendu 4 heures pour avoir 2 points. Il faudrait 2 services, l’un pour les cas graves, et l’autre pour les petits bobos. Mais là encore, manque de médecins même dans les hôpitaux. Problème insoluble.
En fait, ça fait 8 minutes et 53 secondes, puisqu’une heure n’est pas faite de 100 secondes, mais je suis trop à cheval sur les chiffres, je sais… 😉
Il y a 2 semaine, ma fille de 2 ans se réveille de la sieste en hurlant et en se plaignant d’avoir très mal à la tête. Il est impossible de la calmer.
Mon mari fini par se rendre chez le médecin de notre village qui refuse de la prendre : il est débordé.
Mon mari emmène notre fille dans le village voisin, dans un cabinet médical avec 3 généralistes, dont le médecin traitant de ma fille, qui refusent tous de la prendre : ils sont débordés.
Il est 17h, ma fille hurle depuis 2 h, ne pose pas sa tête dans son siège de voiture tellement elle a mal. En désespoir de cause, mon mari emmène notre fille aux urgences pédiatriques, à 40 km de chez nous.
Nous avons eu de la chance, il n’y avait pas grand monde et ma fille a été vue après 1h d’attente seulement. Bilan ? Une otite.
Je n’en veux à aucun des médecins qui ont refusé de la voir : à eux 4, ils sont les seuls médecins du secteur. Leurs cabinets ne désemplissent pas. Ils étaient 6 il y a 2 ans encore et l’un d’eux partira à la retraite l’année prochaine. Cela me désole seulement d’avoir dû aller aux urgences pour une simple otite qu’ils auraient tous pu soigner, s’ils avaient le temps d’examiner ma fille.
Je vais peut être pas plaire à tout le monde, mais c’est pas grave.
Je vais aussi tenter de rédiger cela avec le plus de tact et de gentillesse possible pour que mes paroles ne soient pas mal interprétées.
Donc en avant propos, des bisous, de la paix et des freehugs.
Je suis informaticien en informatique médicale depuis plus de 10 ans, donc je connais plutôt bien le milieu.
Il y a deux problèmes aujourd’hui aux déserts médicaux : Le numerus clausus, et les mairies.
Pour le premier point, il faut clairement renvoyer la faute au conseil de l’ordre et aux lobbys. Quand un certain président de la république a déclaré en 2013 décider que le numerus clausus serait fixé par l’état : levée de bouclier du conseil de l’ordre, hurlement, cri, rage, énervement.
Donc si aujourd’hui on ne forme plus assez de médecin, tous en cœur : “merci le conseil de l’ordre”.
Pour le second point, il faut rentrer dans un point plus technique : la gestion des mairies pour l’attractivité des zones. Je vis en zone rurale, à 35/40 Km d’une grande ville. Un village de 2000 habitant.
Le verdict ?
4 généralistes, 1 pharmacie, 1 psychologue, 2 kiné, 3 dentistes.
Une maison médicale ? Non, même pas : un maire intelligent.
Les médecins sont logés dans un cabinet mis aux dernières normes, avec une bonne connexion malgré le “petit village”, avec un loyer simplement alléchant.
Le village possède TOUT les commerces possibles. Le maire se bat pour garder une office de poste, il y a un tabac, une station essence, une supérette, un resto, deux boulangerie, un boucher, BREF, le village VIT.
Dernier points : les trois villages voisins se sont alliés pour monter une communauté de commune. Résultat ? dans ma cambrousse, il y a : 2 maternelle, 2 primaires, 1 collègues. Le lycée est en discussion.
Désert médical ? c’est pas parti pour, car on a un maire qui a conservé l’attractivité du village, qui accueille comme il se doit les médecins et surtout ne renâcle pas quand le toubib est d’origine étrangère (une toubib est hongroise).
BONUS POINT :
Le sujet du mot me parait adapté pour dénoncer un truc qui me choque chaque jour dans mon métier :
médecin généraliste : temps hebdo moyen de travail : 60-70H. Salaire moyen : 2500 € Net
Spécialité “rentable” type Ophtalmo : 1 prat / 3 box de consultation : 20 Consultations / heures – Temps hebdo moyen de travail : 40H.
Salaire : 11 000 euros (je fais leur compta, je vous assure que les chiffres sont vrai).
Comment font ils ? C’est simple : il enchaînent les patients en passant d’un box à l’autre, se contentant des actes techniques. Qui fait la prise en charge et la communication des résultats ? Les secrétaires. C’est légal ? Non.
Si on gueule ? Il menace de fermer : temps moyen pour un rendez vous : 6 Mois : ok les instances de contrôle ferment les yeux.
Des grosses bises à tous !
Kali, je vous rejoins, le problème peut tout à fait venir des municipalités. La mairie de ma ville (30 000 habitants, près de Paris, loin de ce qu’on imagine un désert, donc) a mis plus de 18 mois à réagir aux départs successifs des généralistes du coin (8 en 6 mois rien que dans notre ville, et d’autres dans les villes voisines)… et on n’aura rien avant 1 à 2 ans, le temps qu’ils mettent en place les aménagements annoncés. Les nouveaux arrivants sont sans médecin, on a 1 mois d’attente pour un rendez-vous de base, et au moins 1 fois sur 2, pour les urgences, le secrétariat “n’a plus de place” (à 8h30, à l’ouverture) et renvoie vers les urgences de l’hôpital voisin (perso, maintenant, je double mon appel au secrétariat d’un mail au médecin car j’ai découvert que le secrétariat choisit seul ce qui est “recevable” et ce qui ne l’est pas, parfois contre l’avis du médecin ou sans l’informer)… pour les traitements de fond, j’ai compris que je dois anticiper et prévoir mes rendez-vous 2 mois ou 3 en avance…
Pour les ophtalmos : tous sont saturés. Ils ouvrent tous les deux mois les “créneaux de dans deux mois”… mais si l’on appelle le 2 du mois, c’est foutu, il n’y a plus de place. Et effectivement, on voit l’ophtalmo une petite dizaine de minutes, le reste est fait par un.e orthoptiste et un.e secrétaire. Quand ils bougent, ils n’avertissent pas leurs patients.
Le gynéco, c’est au moins 6 mois d’attente et aucune flexibilité horaire (autant dire qu’avec 3 enfants petits et un boulot à plein temps, c’est impossible de prévoir un rendez-vous de façon fiable à cet horizon car les consultations n’ont pas lieu le week-end).
Le dentiste, ça va encore… mais jusqu’à quand ?
Bonjour,je vous rejoins aussi.Les municipalités et le conseil de l’ordre devraient réagir car notre travail de médecin généraliste est en train de disparaître.Votre maire est formidable!Medecin generaliste depuis 24 ans,j’ai effectivement assisté impuissante à la diminution du temps médical et l’augmentation du temps passé à remplir formulaires divers et variés(assurances,certificats,dossier MDPH (ce nouveau dernier étant certainement inventé par un rond-de-cuir qui a pris un malin plaisir à alourdir nos journées déjà longues!),organisation du cabinet,ménage(hé oui!),secrétariat (hé oui!)comptabilité etc etc etc).Et effectivement des ophtalmologues travaillent ainsi dans des box mais aussi des pédiatres!! et les radiologues et effectivement on ne communique pas les résultats aux patients! « Allez voir votre médecin traitant! »leur dit-on.Et aussi certains specialistes ne font plus les ordonnances : « Allez voir votre médecin traitant! »Et ainsi la salle d’attente se remplit, se remplit ,se remplit et je déteste faire le travail à la chaîne !Les temps modernes!Pauvres patients!Je suis de tout cœur avec eux.Et vos chiffres sont exacts.Bonne soirée.
En effet personne ne devrait s’excuser. Pour ça le plus simple c’est de réussir à ne pas pleurer. C’est tout simple non ? Basique même….
Désolée je n’ai plus d’autres mots face aux système de soin…
A chaque fois que je suis allée vivre à Paris et que je suis tombée malade, c’était la galère pour trouver un médecin qui acceptait de nouveaux patients hors urgences (Cela dit, SOS médecin fonctionne bien, c’est le 15 qui m’a permis de le découvrir). En revanche, dans ma campagne paumée, je peux avoir un rendez-vous dans la journée, même si les médecins ne se déplacent plus. Et en plus, avec un médecin gentil et efficace, qui prend du temps. Je peux aller voir le dentiste le jour même pour une urgence, dans les quinze jours si c’est une simple visite de contrôle. Par contre, je ne vais plus chez l’ophtalmo, 14 mois de délais… On doit avoir un médecin pour mille habitants, sans compter les infirmiers.
Ce qui a failli manquer, ce sont les vétérinaires.
SOS médecins… Je m’interroge sur les pratiques en usage.
J’ai eu à les appeler en pleine nuit, bien sûr. A 3 h du matin, je me suis décidée. Premier appel, on patiente assez longtemps, on commence à expliquer assez difficilement -à cause de la douleur et des spasmes qui vous coupent la respiration – à une bonne femme peu aimable et pan, elle vous coupe (en clair la conversation est coupée parce que ça a raccroché). On refait péniblement le numéro et on tombe sur un autre interlocuteur -pas plus aimable ou attentif- et on doit réexpliquer les symptômes en se raccrochant aux meubles. Finalement, on prend en compte et le médecin arrive 2 h plus tard ( mais là, je ne critique pas parce que je pense qu’il y a d’autres personnes aussi ou plus malades que moi).
Quand j’ai reçu la facture de téléphone, j’ai compris la manœuvre. Le numéro de SOS médecin est payant. En baladant le patient, en lui raccrochant au nez, en l’obligeant à rappeler et en lui rejouant le scénario, 60€ de communication, presque le prix de la consultation en urgence de nuit.
Jackpot, non ?
Je précise quand même que le médecin qui s’est déplacé m’a injecté un calmant et a appelé une ambulance pour m’envoyer à l’hôpital.
J’ai été assez choquée de découvrir le procédé, parce que je ne crois pas que cela soit un « accident de parcours ». Je pense aussi qu’une formation à la réception des appels ne serait pas de trop. Mais je me demande si c’est un objectif pour les gestionnaires -et le choix de ce terme souligne assez ce que je pense de cette « compagnie ». C’etait sans doute une excellente idée au départ, mais l’idée a été perdue de vue au profit du bénéfice, non ? Tiens, une idée, vérifier si des comptes sont publiés…
Suis de mauvais poil !
Totalement d’accord avec vous sauf sur un point: sos médecin ne s’est pas déplacé.
Bilan: je suis handicapée à 80% et plus et eux ont quelques problèmes avec la justice.
Voila quelque jour récent, comme j’avais trouvé un moment dans les prés en cherchant une violette pour offrir à ma brune, j’en avais profité pour convoquer mes pattes de derrière pour leur demander des comptes à la suite de leur prestation lamentable au cours de notre dernier treck dans les Pyrénées.
Nous étions assis sur le bord du chemin tous les trois et la négociation allait bon train pour choisir une punition juste et proportionnée. Une demi-heure de vélo elliptique par jour durant une semaine ou trois fois trois kilomètres dans le quartier. Quand soudain, un beau gosse est passé devant nous, en marche vers la France soumise. Je lui expliquais notre programme commun, ponctué par les propos gémissants de mes harpions sur la sellette, lesquels redoutaient de prendre cher dans cette aventure et prêts à écouter le conseil d’un qui passe. Surtout de ne pas à se soumettre à mon courroux transitoire.
Le malin -pas si tant que çà- leur dit : “Tout a un prix ! ” et leur recommanda, pour une prochaine fois, de faire une étude de marché. Ah ah ah, rit-il, de ce jeu de mots boîteux, avant que d’envisager une loi, un règlement, un édit, quelque décret qui aurait barre sur tous les pieds bancals et de mauvaise foi de notre beau pays.
La Fontaine, “Jean II” comme nous l’appelons entre nous, a du écrire un vers ou deux sur les fâcheux de cet acabit. Donneurs de leçons, favoris des pisse-froids et disciples de Jupiter Enième du nom. Peu importe. L’effet que ce bellâtre eut sur nous aura été très rapide. Reconstruction de l’individu et ralliement de ses jambes. Deux pas en avant pour nous rapprocher de la cible et deux mites flic-flac sur le museau de l’alias. Ah mais !
Je ne suis pas médecin, heureux patients. Mais voici mon ordonnance à chanter et déclamer tout en surveillant le guet du coin de l’œil: “quand vous entendrez parler de raboter vos aides sociales, quand on vous dira de faire des économies sur vos retraites, lorsqu’un fâcheux vous expliquera avec ses mots sortis du tiroir à fredaines pourquoi vos allocations ont trois mois de retard… et qu’il aura des trous de mémoire sur le pourquoi d’un si magnifique bordel dans la santé publique mais vous dira, avec un fin sourire entendu -celui qu’il réserve aux abrutis dans la famille desquels il nous classe- “tout a un prix, voyez vous”… soumettez vous, tout ira bien mieux.
deux claques dans le museau du marcheur
pour qu’il retrouve des couleurs saines et vives aux joues
du rouge.
Vraiment lu mais pas tout compris!
J’habite un petit village avec un cabinet de medecins de 6 medecins permanents mais entre ceux qui sont en vacances et ceux qui font les visites à domicile, dans le cabinet ils sont 2 ou trois selon et toujours une moyenne de 2 h d’attente. Mais qu’est ce que c’est par rapport au 5h30 d’attente aux urgences comme je l’ai vécue il y a 3 semaines pour une suspicion d’appendicite par notre généraliste.
Il y en a qui vont aux urgences pour des petits bobos de type rhume ou angine, j’ai du mal à comprendre pourquoi ils preferent attendre aussi longtemps plutot que d’aller voir un médecin qui reçoit sans rendez vous même s’il faut attendre 2 heures?
Lorraine, dans ma ville et les villes avoisinantes, les médecins prennent sur rendez-vous exclusivement et refusent les urgences des personnes qui ne sont pas “leurs” patients (voire même leurs propres patients car saturés), même si le médecin traitant est en vacances… résultat, la dernière fois, pour une otite sur un loupiot de 5 ans qui chauffait à 39 ou 40, je me suis vu recommander d’aller aux urgences par 5 ou 6 cabinets différents avant de (enfin) tomber sur un médecin qui m’a prise en pitié et a pris mon nain en surnombre, avant son heure d’ouverture normale. Si j’avais écouté la première recommandation, j’aurais engorgé les urgences et évité de passer plus d’une heure au téléphone à me faire enguirlander par les différents secrétariats…
Pourquoi mais pourquoi mon Toubib a eu la drôle d’idée de prendre sa retraite ?! C’était l’ bon temps : matin sans rv après-midi avec, un temps de consultation correct et une vraie et belle Ecoute d’un médecin attentif et consciencieux…En fait le Dr Ch……… a peut-être senti le vent tourner ! Il sera parti pile poil au bon moment et n’aura pas eu à connaitre la galère sans nom de ses confrères !!! Merci Dr Ch……… et continuez de profiter d’un repos bien mérité !!!
En tant que kiné, je suis clairement privilégiée. Mais étant en hôpital et en neurologie, forcément, parfois, mes patients en ont gros sur la patate et sur le cœur.
Aujourd’hui, j’ai pu passer une demi-heure en plus à écouter une patiente m’expliquer ce qui plombait son moral. On était nombreux (les kinés), je n’avais qu’un seul service à assurer et aucun impératif à gérer: c’était bien.
Demain ça ne sera plus le cas. Et je n’aurai probablement pas le temps d’écouter qui que ce soit retenir vaillamment ses larmes.
C’est là que je parle de mamie, 86 ans, dont l’état psychique vient subitement de se dégrader au point de ne plus pouvoir vivre seule, et dont aucune structure ne peut assurer l’hébergement en urgence ? les urgences qui la renvoient chez elle à 5 h du mat. Mon mari et sa fratrie qui se relaient comme ils peuvent, entre leurs boulots, leurs familles, leurs problèmes de sous, et tout l’amour qu’ils ont pour leur maman. Je sais bien qu’on est des milliers de milliers dans ces cas… Mais c’est quand même salement dégueulasse.
Les ehpad à 3000 € qu’on nous propose ; oui vous avez bien lu, 3000 …. même si on les avait, ce qui n’est pas le cas, ça nous ferait bien chier de les donner à un fonds de pension américain (qui possède souvent des ehpads). On devrait s’organiser pour embaucher 2 chômeurs, à ce tarif.
Merci Baptiste de m’avoir fait penser au désert médical urbain. Même si elle a surpris ton regard sur l’écran, ta patiente a senti ta poignée de main, ta force et ta bonne santé, et c’est un immense réconfort. Je ne minimise pas ta frustration mais ne minimise pas l’influence de ta profonde empathie.
À Bourges,, 80 000 habitants, comme ailleurs, exeunt les médecins, en quelques années, arrivés à la retraite, après des années d’exercice.
C’est le big désert. Aux urgences, engorgées jusqu’à plus soif, les infirmières sont adorables, on est bien accueilli ; sur des chaises éventrées et pas toutes avec des dossiers, aux murs misérables, on attend longtemps, mais on est bien accueilli. Longtemps, ça veut dire une dizaine d’heures, nous ce fut de huit heures et demie jusqu’à cinq heures du matin.
Il y a un couloir d’attente, un enregistrement, environ après une heure, et ensuite trois salles d’attente où on attend le passage avec le médecin, qui a lieu dans des box derrière la porte qu’on attend de franchir. En plus des box, se trouvent de nombreuses personnes, souvent âgées, seules, sur des genres de lit. Elles vont aussi attendre très longtemps.
Ce serai une bonne idée qu’une fois l’enregistrement fait, les patients soient dispatchés entre bobos faute de médecins et urgences.
Pendant la dizaine d’heures d’attente, ce sont les premières heures qui sont longues, ensuite, c’est comme dans un train.
Ou sur un radeau. On s’organise, on fait connaissance, on s’inquiète ensemble, on se prodigue des conseils, on parle de comment c’est arrivé, de qui on accompagne, de comment c’est ailleurs dans d’autres hôpitaux. Ceux qui fument sortent de temps en temps. Depuis le parking, on a une vue sur la ville lointaine, sur des champs, sur un coucher de soleil flamboyant. Et après, sur la nuit, avec des ambulances vsui arrivent de temps en temps.
Les infimières sont adorables, patientes, souriantes. Les médecins sont calmes au milieu de ce grouillement de monde.
Chacun tente qu’il y ait de la classe au milieu de ce décor lugubre et dans ces conditions de travail abominables.
Ensuite, c’est l’hospitalisation. Le brancardier est un grand gaillard. L’arrivée en pédiatrie se passe bien. C’est au rez de chaussée, pas très loin des urgences.Malgré l’heure, l’accueil est chaleureux, l’infirmière trouve quelque chose à manger, m’apporte des draps pour le lit pliant à côté de ma fille.
Six jours en observation. Avec quatre médecins dont un tellement drôle et affectueux. L’autre, je l’ai réprimandée, en lui faisant remarquer qu’il était surprenant qu’elle ne dise pas bonjour.
Tant d’études, pour ne pas avoir appris à dire bonjour. Je lui ai aussi demandé son nom. “Vous vous appelez …?” J’ai vu ensuite sur un panonceau qu’elle était chef de service. Pas bravo, madame la chef de service.
Mais tous sinon, bienveillants, patients. Il y avait un enfant d’un an qui a pleuré pendant trois jours et pendant trois jours sa mère lui disait :” Ilies, arrête, Ilies, arrête.”
J’aimais tout dans cet hôpital, même le sol gondolé des couloirs. On se sentait comme dans une grotte,comme dans un ventre de baleine,bien au chaud, bien protégé.
Le matin, les parents prenaient le petit déjeuner dans une petite salle. On se parlait, on était tous sensibles, dans le même bateau, malgré nos âges et les maladies différentes de nos enfants et de nos ados. La pédiatrie accueille aussi en dépannage des urgences psychiatriques d’ado, parce qu’il n’y a pas de place au Centre d’accueil et de soins psychiatriques pour adolescents. Alors les infirmières et les médecins, même non spécialisés, font ce qu’ils peuvent. À la guerre comme à la guerre.
Les aides soignantes, le personnel d’entretien, tout le monde a été formidable. Et pourtant, c’était Pâques, un long weekend travaillé.
… Je me suis éloignée du désert médical …
Mais je voulais dire que même s’il manque du monde partout, les soignants sont des gens merveilleux et qu’ ils apportent tant de bonnes choses par leur gentillesse, en plus de leur savoir.
Une poignée de main, une remarque pleine d’humour, un petit geste, comme de ne pas me gronder d’avoir déplié mon lit au mauvais endroit, ce qui gênait le passage.
En plus l’après-midi des ateliers de bricolage étaient animés par des bénévoles, et un jour, deux femmes déguisées en clown sont venues parler avec les enfants et les ados, , danser, chanter, faire rire.
Merci à tous ces soignants et aux soignants en général.
Et pour revenir au désert médical, merci au docteur Babut – oui, c’est son nom – médecin de Charost, bourgade Berrichonne, qui a pris sa retraite mais est resté célèbre pour sa jovialité, sa rondeur, son air heureux et bien portant, et surtout surtout pour ses horaires, car il passait jusqu’à minuit voir ses patients à la ronde et en rase campagne. Toujours bon vivant, toujours de bonne humeur. Et il prenait son temps ! Et aussi pour son déjeuner, sacré ; il arrivait au mieux à trois heures de l’après-midi à la consultation qui commençait à deux heures ! On voyait sa voiture dans la cour du manoir et on se disait, sérieusement, solennellement : “Le docteur mange encore.”
C’est exactement ça… tellement ça… tellement triste.
Merci de rappeler que cette situation est totalement insensée, des fois qu’on s’habituerait.
Merci.
Je vis à la campagne où nous avons la chance qu’une nouvelle medecin ait pris le relais du “vieux docteur”
Elle fait partie de ces medecins exceptionnels quui vous voient en dix minutes quand tout va bien mais savent en prendre 30 quand vous en avez besoin ! Je voulais vous dire que oui ça existe encore !