Le visage d’aujourd’hui est le visage d’une soignante. Elle s’appelle Eloïse et, l’autre nuit, elle m’a écrit une lettre qui commence par ces mots :
« Bonsoir Baptiste,
Je ne sais pas tellement pourquoi c’est à vous que je m’adresse ce soir. Peut être parce que je suis finalement PLUS marquée que je ne veux bien me l’avouer. »
Eloïse m’explique ensuite qu’elle travaille de nuit aux urgences pédiatriques. Elle devait être en vacances, mais ils sont en sous effectif depuis deux mois, alors elle a été rappelée. Encore. Et elle a accepté de revenir. Encore.
« Parce que, écrit-elle, j’aime mes collègues, et j’aime mes petits patients !!!! »
Puis Éloïse me raconte qu’un père amène sa fille.
Il pensait qu’en venant aux urgences, soit il aurait une CONSULTATION RAPIDE et ressortirait avec une ORDONNANCE RAPIDEMENT, soit il aurait une CONSULTATION RAPIDEMENT qui aboutirait à une HOSPITALISATION RAPIDE.
« Mais voilà, m’écrit Eloïse, DÉJÀ, la salle d’attente était pleine, ET MOI j’étais seule avec un interne. »
Toujours est-il que c’est arrivé : cet homme a levé la main sur Eloïse.
Elle a eu peur. Très peur. Et c’est une première dans le cadre de son travail.
« Sur le coup, m’écrit-elle, je tente de garder le maximum de sang froid possible. Je demande aux parents qui ont entendu le père monter dans les tours de ne pas s’en mêler, pour éviter que cela dégénère. Je demande à mon agresseur de rejoindre sa femme et sa fille parce qu’il fait peur aux autres enfants. Puis je m’effondre. Je pleure. Panique. Fais une hypertension sévère à 21/13. »
L’administrateur vient, constate les problèmes d’effectifs, rédige un rapport « d’évènement indésirable » -c’est comme ça qu’on dit- puis Eloise doit reprendre son travail, avec le sourire, mais avec quelques larmes qui sortent toutes seules de temps en temps, avec le sang qui tambourine dans sa tête, et les yeux rougis à cause de cet « événement indésirable ».
Elle se sent vidée, comme elle me l’écrit :
« Le pire dans tout ça, Baptiste, je ne sais pas contre qui je dois être le plus en colère, contre la direction qui supprime des postes à tout va, épuisant mes collègues qui se retrouvent en arrêt maladie, ou contre ce père.
Les agressions verbales nous en subissons régulièrement elles ne devraient déjà pas exister, Baptiste. Les agressions physiques n’en parlons pas.
J’aimerais que les gens sachent qu’on travaille 1 WE sur 2, les jours fériés, à Noël ou au jour de l’an.
J’aime mon métier. Vraiment. Je n’en changerai pour rien au monde. »
Et Eloïse conclut par ces mots :
« Merci de m’avoir lu. Je me sens déjà mieux pour ce soir. »
Voilà, le texte que je voulais partager avec vous.
Alors Eloïse, tu vois, moi, je ne peux pas faire grand chose d’autre que ça, lire, relayer ton témoignage sur ce « monastère blanc qui n’avoue ni sa prière ni sa misère crasseuse. Propre et impeccable comme un scalpel. » disait l’écrivain Claude Luezor.
Je ne suis pas un homme politique, je suis romancier et médecin. J’écris des romans et j’essaie de soigner les gens. On a tous un moment comme ça dans nos carrières de soignants, où tout bascule. Moi, c’était il y a trois ans. Mon agresseur a quitté le cabinet en claquant la porte. Quelques temps après il a été condamné à plusieurs mois de prison ferme pour m’avoir menacé avec un couteau. Eh bien tu sais quoi, COPINE Eloïse, COLLÈGUE Eloïse, COMPAGNON DE GALÈRE Eloïse ? Depuis ce jour, je ne peux plus entendre une porte claquer sans avoir le ventre noué. Ça s’est gravé dans mes intestins, je crois. Là. Je veux te dire, Eloïse, à toi et aux collègues, que je suis de tout cœur avec vous toutes et tous.
Et que si je suis un peu triste d’avoir eu à relayer ici ton « ÉVÉNEMENT INDÉSIRABLE », je suis fier d’avoir pu porter ta voix et celles des soignants ici.
de grosses pensées pour toutes ces Héloïses courageuses qui continuent malgré tout, malgré l’administration aveugle (il faudra quand même qu’on m’explique comment la maladie peut être “rentable”/tout comme l’éducation), et malgré les consommateurs agressifs qui veulent tout tout de suite ….
Evénement indésirable !
Le politiquement correct, ça suffit !
Transmettez ma sympathie auprès d’Eloïse, votre compagne de galère.
Cordialement
de tout coeur avec vous tous, évidemment.
soignants, profs, travailleurs sociaux… il faut avoir la vocation bien chevillée au corps pour persister dans ces métiers (qui sont aussi et pourtant les plus beaux du monde).
alors merci, vraiment.
et des bisous.
Ce témoignage, Baptiste, me bouleverse, j’ai la gorge nouée. Pourquoi toute cette agressivité ? Comment peut on s’en prendre au personnel médical bienveillant ? Ces coupes drastiques de personnel dans la fonction publique nous tuent. J’ai accompagné mon frère envoyé aux urgences par son médecin au CHU de Bordeaux. J’ai été effarée par le nombre de patients dans la salle d’attente et senti l’agressivité qui grandissait. Quand son tour est venu, mon frère a été pris en charge par interne et infirmière qui gardaient leur calme face à l’ambiance électrique de la salle d’attente. Ils ont même pris le temps de me rassurer. Nous avons besoin de votre dévouement, de votre gentillesse et nous devons comprendre votre lassitude. Baptiste c’est trop injuste ces traumatismes dus aux agressivités qui vous gâchent la vie. Merci à vous et vos collègues, pour votre bienveillance.
“EVENEMENT INDESIRABLE” ces fameuses fiches, qui prennent un temps fou à remplir et qui finissent sur un bureau dans une dimension parallèle ou disparaissent dans un trou noir, contrairement à l’événement justement, qui continue à hanter nos nuits, nous rend parano et nous flanque des sueurs froides …
En tous cas je compatis avec toutes les Héloise et les Baptiste du monde …
j’ai pleuré en te lisant, j’ai pleuré pour ma consoeur, pour toutes et tous qui subissent car oui le mot /maux est que nous subissons ces derniers temps …. osons le dire, le métier de soignant, tel qu’il est est voué à l’échec, je n’ose dire le nombre de consoeurs et confrères qui veulent se reconvertir “dans tout sauf dans la santé car je n’en peux plus ” oui j’ai mal pour vous , mal pour Eloïse, mal pour vous Baptiste, je n’ai jamais pu supporter la violence, j’ai été une enfant battue alors les paroles qui heurtent, la voix qui monte, les portes qui claquent, je ne peux pas et je n’en veux pas tant que l’humain sera mis de côté par les chiffres, ça n’ira pas mieux et nous subirons … autant soignants que patients finalement … et je trouve cela triste et injuste
Dites, franchement, quand est-ce que tout va enfin péter ? Combien il faudra d’Eloïse ? Quand est-ce qu’on va arrêter de faire comme si tout ça était une fatalité, comme si c’était normal ???
Y en a marre, marre, marre.
Eloïse, on ne se connait pas, mais quelque part du côté de Perpignan y a une anonyme qui pense que vous êtes, vous, vos confrères et consoeurs, des héros de notre temps. Merci pour tout ce que vous faites ; ce que vous devez subir, ça fait plus que me révolter, ça me rend triste et m’écoeure … sincèrement, courage.
À toutes les Eloïse et tous les Baptiste de France et du monde entier : je vous aime.
Je vous remercie pour votre dévouement, votre sacrifice, votre travail, votre bienveillance, vos gestes, vos mots.
J’aurais aimé faire le même travail que vous mais j’avoue ne pas avoir eu le courage de subir votre quotidien. Je me sens lâche mais reconnaissante envers toutes celles et ceux qui y sont allés, malgré tout.
Je déplore que ce monde parte en vrille et que vous deviez porter tout ça : sous-effectifs, pressions, violences, humiliations, mépris et bien d’autres.
Heureusement que tous les patients ne sont pas des rustres. Mais en général nous laissons moins de traces que les autres.
Je vous remercie tous, soignants, et vous envoie des wagons de câlins qui réparent. Je pense fort à vous tous.
Oui courage et plainte systématique de l administration ! et que ces gens qui se permettent d agresser les soignants, nos soignants, pompiers etc ne se croient plus dans l impunité. Que de façon systématique ils soient condamné à des travaux d intérêts général, qu ils apprennent à être au service de leurs concitoyens eux aussi.
Mon fils s est pris un coup de poing en ville, comme ça par un inconnu, urgence, commissariat et résultats… Un peu de couture à l hôpital et au commissariat on découvre que malgré les caméras et les témoins l inconnu qui fait ça ne risque rien. Soyons clair ils ne vont même pas chercher à savoir qui s est. La prochaine fois il aura peut-être un couteau et ce ne sera pas des points qu il infligera mais qui sait.. La mort ?
Alors à l hôpital on a les identités des personnes, il ne faut pas que ça reste impuni. Les violents peuvent aussi frapper leur femme qui a mal fait la vaisselle ou leur gamin et dans tous les cas ils montrent l exemple à leur entourage… Pour les générations futures. Ne laissons pas passer.
Courage à Eloise et à tous les autres
Chère Eloïse, et très cher Baptiste, merci à vous, héros du quotidien, qui adoucissez nos maux et nos peurs, et devez apprendre à vivre avec les vôtres, et à mettre un mouchoir sur des évènements qui ne devraient jamais arriver…
Douces pensées à tous les personnels soignants qui vivent cela au quotidien ou ne serait-ce qu’une fois dans leur carrière, car ce sera toujours une fois de trop…
Combien d’Éloïse? Ou de Baptiste?
Avant que les pouvoirs publics réagissent VRAIMENT?
Je compatis et vous envoie du courage.
Et surtout je vous admire infiniment.
Bonjour Baptiste,
Ce témoignage me touche et me révolte. Je suis fonctionnaire d’état, et subis, moi aussi au quotidien, les politiques pourries qui veulent faire des économies en supprimant 150 000 fonctionnaires par an et limiter ainsi l’accès au droit des citoyens.
J’ai connu aussi les agressions des usagers ulcérés par le manque de moyen. Je les gère comme je peux, avec les moyens du bord…
Le document “Evénement indésirable” qui semble vous énerver et dont vous ne voyez pas la finalité, il sert à être traité par le CHSCT de votre établissement. Dans cette instance, il y a des représentants du personnel qui sont sensés vous défendre, autres personnel de l’hôpital.
C’est vous qui les choisissez en les élisant au cours d’élections professionnelles. Alors, si vous voulez être défendu.e.s et que ces formulaires à la con ne soient pas jetés aux oubliettes, choisissez les intelligemment, parlez avec les candidats avant de mettre leur bulletin dans l’urne et s’ils ne remplissent pas leur rôle, allez leur demander des comptes !
Vous avez aussi, en tant que salarié.es, une responsabilité dans ce qu’il se passe au niveau de votre travail !
Je suis aussi papa et je connais les déserts médicaux, les toubibs imbus de leurs bac + 12 qui vous regardent de haut et vous lâchent que non, ils ne prennent pas de nouveaux patients, “vous n’avez qu’à aller aux urgences !”
Alors, le pauvre type qui a agressé Eloïse, il était peut-être à bout, lui aussi, et devait flipper grave pour son bébé. Peut-être a-t-il pris pour de la morgue ou du mépris un mot, un geste ou le ton de l’interne ?
Un bête problème de communication entre des personnes au bout de leur vie, stressées et au taquet. Bien sûr, on ne frappe pas une dame, ni personne, d’ailleurs.
Mis je trouve tout le monde ici bien prompt à juger et à condamner sans entendre les deux parties…
Voilà. C’était mon point de vue et je le partage…
Je vous trouve injuste…
Un bête problème de communication ? N’importe quoi pourrait justifier une agression?
N’oublions pas que la victime est la personne frappée, pas l’agresseur.
Signé : une enseignante qui vit régulièrement le même type de situation, parce que des parents comme des enfants, de plus en plus nombreux, ne supportent plus la moindre frustration ou contrariété. Culture du “j’ai le droit” (et les devoirs?).
marre de cette violence , de ces personnes qui ne se contrôle plus
le pire reste pour les victimes , une porte qui claque , un individu menaçant et tout remonte,
j ai vécu cela il y a quelque mois depuis je n ose sortir mon petit chien revivre le moment
je n aime pas la violence non plus et ont obtient plus avec la douceur m as dit un jour un orthophoniste grand comme une armoire et d une gentillesse et patience …
courage Éloïse et Baptiste , vous aimez votre métier, il y as des parents heureux que vous soyez là
et des patients, patients
hauts les cœurs comme je dis souvent
bisous et fermez doucement la parenthèse
Et voilà!!!! j’ai les intestins noués moi aussi après la lecture de cette lettre et des commentaires qui s’en suivent…. Je ne connais pas les métiers liés aux maux de toutes sortes sinon de l’autre côté.. du côté du patient… Mais je peux comprendre “votre” souffrance devant de tels faits…, souffrance physique, morale … Comment peut-on insulter, frapper ceux et celles qui donnent tout pour les autres? Comment des êtres humains, peuvent-ils ce comporter de cette sorte.. mais s’agit-il d’être humains au sens noble du mot????
Alors? Voilà je ne trouve pas les mots pour “étaler au grand jour ma colère tellement je suis indigné devant ces réactions.
Eloise (cela me rappelle une très belle chanson de Claude François), Baptiste .. courage.. la vie est pleine de sourires . Gardons le notre!!!
J.Claude (papa de “ton” pote Nicolas!!)
Moi aussi je pleure après vous avoir lu. Courage , courage ,courage.
Quand la finance et la technocratie associée prennent le pas sur le politique et sur l’humain, on ne peut aller que vers une dégradation des services publics où budgets et effectifs sont réduits toujours plus au nom de l’équilibre budgétaire, la notion la plus inhumaine qui soit.
Ce que décrit Eloïse en est la conséquence directe. Quand donc les citoyens vont-ils enfin voir clair et refuser ce genre de politique qui ne profite qu’aux plus riches ?
misère ….. et cela ne va pas s’arranger coté effectifs ….. plein de courage aux soignants ET UN BEAUCOUP DE PATIENCE aux patients même si !
Carol
Moi aussi, en tant qu’orthophoniste, j’ai été agressée verbalement mais violemment par un père devant son enfant, alors que j’avais tant donné à ce gamin… ça fait mal !
Les professeurs aussi sont régulièrement agressés parfois physiquement tant par les parents que par les enfants eux-mêmes. ça fait mal !
C’est le mal du siècle. Plus de considérations, plus de respect.
Bonjour ça m est arrivé aux urgences pédiatriques
A 23 h par un père alcoolisé que je connaissais par ailleurs j étais de garde jusqu’au lendemain
Après une journée complète. C est humiliant
Une des solutions c est juridiquement le procureur «porte
Plainte en systématique sans attendre le dépôt de plaintes de la victime.
Le respect commence par les parents. C’est à eux de montrer l’exemple. Et ce papa, comme il est dit un peu plus haut, même s’il est rongé par l’inquiétude, ne montre pas l’exemple.
La reconnaissance du travail accompli, cela existe. Sans vouloir faire de politique, nous savons quoi exiger du prochain président si l’actuel ne fait rien : le respect de l’être humain, de quelque façon que cela puisse être prouvé!
Un grand merci a Éloïse pour avoir osé témoigné, j’espère que cela va l’aider à regagner confiance en elle et dans les patients
Chère Eloïse,
Votre message m’a particulièrement touchée et pourtant je suis directrice et parfois administratrice d’astreinte… Aucune violence ne peut être tolérée envers les soignants. Vous êtes tellement essentiels et la gratitude devrait être le sentiment qui lie un soigné à un soignant, de même de la part de l’administration hospitalière car vous êtes le cœur battant du service public hospitalier. La souffrance bien légitime que vous avez ressentie nécessite d’être posée, écoutée et vous pouvez bénéficier d’une protection juridique : c’est un droit fondamental et une obligation de l’employeur que de vous assurer la sécurité au travail. Votre DRH devrait vous accompagner en ce sens. Certes une démarche d’analyse et de retour d’expérience peut être utile pour trouver à plusieurs des actions correctives afin de prévenir ce type de «pétage de plomb » inadmissible mais dans la sécurité psychologique et l’écoute.
Face au brun out généralisé qui touche tout le monde à l’hôpital et qui implique sans doute la dépersonnalisation (cette phase où on devient cynique et ou les individus se transforment en dossiers), nous n’en sortirons que collectivement, mus par une solidarité humaniste comme celle que distille Baptiste. Participons ensemble à faire régner plus de bienveillance pour affronter ensemble la violence subie : cela me motive plus que la logique comptable intenable ! Patience et longueur de temps ne font- elles pas plus que force ni que rage ?
Sans rire, “événement indésirable” ??
La responsabilité des politiques et des décideurs est immense, leur cynisme est un puits sans fond.
Merci Eloïse et Baptiste de mettre tout ça dans la lumière.
Si seulement les “décideurs” pouvaient comprendre l’importance capitale de nos métiers… Rien ne permet de justifier ce type d’agression, on peut comprendre le stress, l’inquiétude des parents mais il n’est pas normal d’en arriver à frapper un soignant. Mais ce qui me marque le plus dans ce genre de récit, c’est que la colère fait oublier un truc, à mon sens, primordial: si les soignants n’étaient pas là, en combien de temps notre société moderne se serait-elle écroulée??
Oui c’est odieux et je ne peux que m’associer à la sollicitude de Baptiste pour cette Éloïse, et toutes celles et tous ceux qui ont eu un jour à subir cette violence (je n’ai pas été particulièrement épargné moi même).
Mais cela n’est pas la marque d’une époque où l’individu est à ce point négligé qu’il n’a d’autre moyen d’exprimer sa frustration? Perdu que nous sommes dans une société qui n’à que faire des individus particuliers et les méprise, qui assure la cohésion du groupe? qui se sacrifie pour le bien des autres? qui à cette conviction chevillée au corps que cela DOIT être fait? ceux qui prennent soin de leur semblables.
“Les blouses blanches”, les “toubibs”, les “psy”, mais aussi les militaires, pompiers, policiers, gendarmes, assistantes sociales, éducateurs, enseignants… nous avons tous un point en commun: nous faisons nos métiers souvent au prix de nos vies de famille, notre sommeil, notre sécurité physique et psychique… mais nous le faisons car nous sommes convaincu de la nécessité de cette mission. Pourquoi? parce que nous avons compris, au moins intuitivement, que si nous n’allions pas nous exposer, personne d’autre ne le ferait.
Nous sommes les seuls à vivre au quotidien les valeurs d’Égalité et de Fraternité vantées par la république. Si nous n’existions pas plus rien ne viendrait arrêter la spirale autodestructrice des hommes.
Soyons fiers de nous! Nous sommes la dernière ligne de défense, sans nous, la société actuelle dérive irrémédiablement vers le chaos.
Nous sommes peu nombreux, nous sommes exposés, nous sommes oubliés, mais nous sommes essentiels, indispensables, nous sommes la fondation même de notre société.
Et à ce titre, nous pouvons influencer le cours des choses: ne serais-ce que par notre exemple, mais aussi en expliquant, en racontant, en témoignant, nous pouvons ré-apprendre à ceux qu’il l’ont oublié, l’importance des mots: respect, dignité, décence, humanité, courage, persévérance, honneur…
Alors à toutes les Éloïses, mais aussi les Bernard, Simone, Abdel, Dounia, Philippe, Marcelle et j’en passe, qui bossent tous les jours pour les autres: Bravo! Soyez fiers de vous! et Courage! vous n’êtes pas seuls, vous irez mieux, ça ne sera pas facile, mais vous irez mieux et vous êtes la clé de voute de la société humaine. Soyez-en conscients, sans crânerie, mais cela vous donne une valeur que personne ne peut vous enlever.
Med-O.
Courage et solidarité avec Éloïse et ceux qui souffrent …
Que de tensions qui pourraient être évitées…quelle tristesse…courage…
Bonsoir,quand arrêtera-t-on d’agresser les soignants,les pompiers,les enseignants,les policiers,les gens !!?? Faudra-t-il s’armer pour aller travailler?Jeune generaliste,j’ai abandonné des lieux de remplacement car agressée verbalement,volée,menacée de mort parce que je refusais des prescriptions ou des arrêts de travail….Mes confrères et surtout consœurs subissaient le même sort.Je vous parle des années 2000-2007.Qu’a t-on fait pour en arriver là?Et le pire est que l’on s’y habitue à cette violence!Jusqu’à la banaliser!Maintenant il faut être « méchant » pour vivre dans notre société;il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
Bonsoir,
Je ne travaille pas dans le milieu médical, mais je suis malade. Malade de voir de quoi son capable certaines personnes sous l’effet de la colère ou de l’inquiétude.
Comment? Comment peut on agresser quelqu’un et excusez-moi mais encore plus une femme qui est là pour vous aider et vous soutenir dans ce moment difficile!? Je ne comprends vraiment…
Je me suis retrouvée plusieurs fois dans la situation du papa et je ne suis certainement pas la seule, mais à aucun moment je n’ai pensé m’en prendre au personnel. En toute honnêteté, partir et aller voir ailleurs oui! Mais violenté quelqu’un jamais!
Eloise j’espère que vous vous remettrez de ce traumatisme et que vous aimerez toujours autant votre travail.
Courage à vous et tous vos collègues
De tout cœur avec vous Eloise… Je vous souhaite de retrouver la Confiance et la Sérénité avec le temps…
Merci en tout cas. Merci à vous tous nos soignants…Héros de notre quotidien qui ne méritez que Respect et Estime. Merci.
Éloïse, B., Merci pour ce que vous faites. Merci d’être encore debout quand les vents contraires sont si fort. Prenez bien soin de vous ❤
Cette violence que subissent les ”petites mains”, ceux et celles qui sont au contact du public… Si elle se retournait contre les décideurs/euses bien planqué.e.s derrière leur bureau, leurs tableurs et leurs rapports qui certifient que tout va très bien madame la marquise, ça durerait combien de temps selon vous ?
Je précise que ce n’est pas un appel à la violence : celle ci est déjà présente. Juste un appel à ce qu’elle soit orientée vers les personnes qui sont responsables de la situation qui la génère, et qui peuvent y mettre un terme.
Oui je partage avec vous la même opinion. “Les agressions verbales nous en subissons régulièrement elles ne devraient déjà pas exister, Baptiste. Les agressions physiques n’en parlons pas.
J’aimerais que les gens sachent qu’on travaille les jours fériés, à Noël ou au jour de l’an. J’aime mon métier. Vraiment. Je n’en changerai pour rien au monde. ” mais je peux tout de même changer le regard des autres envers moi. Une opération esthétique peut me garantir la beauté, l’acceptation des autres et surtout l’amour propre plus intéressant pour retrouver la confiance !
Quelle misère !
Je tente un petit au goût officiel dans lequel il y aurait des morceaux de raison, de sérieux, de allons allons si… mais voilà l’exercice bien trop difficile. Je pourrais dire “l’angoisse de ce Père croit avec le temps dans cet endroit étrange où il attend qu’on soigne son enfant et qu’on le rassure… Il n’est pas question ici de remettre en question le professionnalisme de cette infirmière, mais…” un peu comme un abruti dirait “je ne suis pas raciste mais…d’ailleurs j’ai un ami ex-réfugié malien qui…”. Bon. Tout çà est insensé, tragique, inconcevable. Je parle de l’éducation civique des citoyens en ce qui concerne leur service public de santé. La relation qu’il est normal d’avoir avec autrui. Les hommes envers les femmes aussi, oui. Le bonhomme traite-t-il ainsi son garagiste ? Bon, si je m’égare dans les considérations automobiles… Une question pour finir : “Mais que faisait donc l’Infirmière du Service Pédiatrie Héloïse la nuit où cet incident rare sinon rarissime a eu lieu, dans les locaux de l’Etablissement de soins alors qu’elle devait être en vacance?”. La rémunération du personnel soignant oblige-t-elle à faire des heures supplémentaires ou n’est-ce là qu’un comportement personnel ?”
On peut écrire et penser n’importe quoi pour mieux raser les murs de l’incivilité et de l’outrance.
Il reste que l’on soigne bien quand le soignant est bien. Et le patient aussi.
(free hug perso à Héloïse pour la route)
Une violence épouvantable… des 2 côtés. C’est aux gestionnaires et décideurs qu’il faudrait mettre des claques (des grosses, en va-et-vient, façon Obélix). J’ai vécu et écrit ça, il y a peu :
Cour des miracles.
Une soirée aux urgences, rien de tel pour se remettre les idées en place. Un papa furieux “agresse verbalement” une infirmière. Il clame et tonne, car personne ne vient voir son enfant.
– “Il ne faut pas vous en prendre à moi”
– “J’en prends à qui ? J’en prends à toi parce que y’a personne d’autre, t’es toute seule. Ton chef, il est pas là. C’est toi qui devrait aller dire à ton chef ce qui se passe ici. C’est pas normal de laisser une femme comme ça pendant 4 h. C’est toi, tu dois le dire à ton supérieur”
Et plus tard, quand on le menace de gendarmerie :
– “C’est inadmissible. Vous dites qu’on ne peut pas vous taper, mais on ne peut rien faire d’autre.”
Je suis derrière une porte et je me dis qu’il a raison. Pas sur le fait de taper, bien sûr, mais sur les issues qu’il leur reste.
La dame est arrivée à 20h15 (j’étais là). A 00h30, elle n’avait toujours vu personne. Pour son BÉBÉ. Moins d’un an. Alors d’accord, il avait l’air d’aller mieux, son bonhomme. Et il aurait surement pu s’éviter les urgences (mais la maison médicale demande sûrement des cartes et papiers impossibles à fournir, et le bébé était sonné suite à une chute). Mais putain. 4 heures. Cette dame était un peu reubeu, un peu manouche, beaucoup maman, complètement exténuée. Côté soignant, de la souffrance. Côté patient, de la souffrance.
Solution : vigile et gendarmerie.
Tous ceux qui attendent à cette heure tardive ont du mal à exprimer besoin et douleur. Barrière de la langue. Culture de la misère. Des affiches expliquent très bien que bobos et traumato, c’est pas à l’hosto… avec de longues phrases que tous les patients de ce soir sont incapables de lire. Y’a pas quelqu’un pour y penser, putain ?
Dans un box avec mon amoureux (soigné, suite accident de vélo), je pousse une porte, et je me retrouve sans le vouloir DANS LE BOX de l’accueil : face aux gens qui attendent en pleine nuit sans le moindre bout d’info en vue. Derrière la vitre du genre blindé, du côté des pas malades. De ceux qui savent guérir. Dont on attend un mot, un geste, une pilule. Chépas qui a construit ces urgences mais c’est bizarre, comme conception de bâtiment. Tu sors de ton box de soins, t’es dans l’accueil, celui qui est impénétrable par les patients non triés …. Bref, je suis alors très tentée d’enfiler une blouse, d’ouvrir l’hygiaphone pour leur dire “On est désolés de ce qui se passe ici. On n’est pas responsables de ce bordel, de toute cette merde que vous vivez. On va faire au mieux.”
Je ne le fais pas. Je le regrette.
Ensuite, je suis allée tendre l’oreille de l’autre côté du box, là où on attend les soins, là où le “tri” a été fait. J’ai entendu “je serai pas la première à me suicider dans ce service”.
Alors ? faire chauffer la carte VITALE comme on fait chauffer la carte bleue ? Ne fréquenter que des cliniques privées où on entre vite et bien ? Chambres à fleurs, bfmtv ? Boycotter l’antichambre des centres de détention que sont trop souvent les salles d’attente des urgences ? Pas envie.
Personnels de santé, je veux bien continuer à vous idolâtrer, mais révoltez-vous. Siouplé. C’est urgent depuis quoi, 15, 20 ans ? Ce soir je me suis dit que je n’emmènerai plus mes gosses à l’hosto en cas d’urgence “urgente mais non vitale”, genre doigt à recoudre. J’irai à la clinique. C’est affreux. Je suis épouvantée de penser ça.
Bisous.
Bonjour
Juste pour vous dire que lhypnose ou lEMDR permet de digérer émotionnelle ment et dans le corps lui meme les marques dun traumatisme à fortiori dune menace datteinte corporelle.
Merci pour ce que vous transmettez sur votre metier et courage pour faire remonter sans cesse les conséquences des manques de personnel ! Et le besoin d’être formés pour gérer les relations humaines dans ce contexte : je connais un outil le plus puissant rencontré cest la communication non violente !
Une conférence de ma formatrice https://youtu.be/mO3budbcd9M
Bonne ecoute
Oui je partage avec vous la même opinion. “Les agressions verbales nous en subissons souvent elles ne pourraient déjà pas subsister, Baptiste. Les agressions physiques n’en discutons pas.
Tout coeur avec toi Eloise, ce monde devient de plus en plus terrible malheureusement.
malheureusement, ce monde devient de plus en plus terrible .
Tout coeur avec toi Eloise
Tout coeur avec toi Éloise, ce monde est mais encore supplémentaire terrible malheureusement.