Alors voilà, comment peut-on faire du sport ?
Vous allez me dire mais de quoi il parle ? Pour faire du sport, suffit de sortir de chez soi et d’aller courir ou nager !
La région Île-De-France a publié une liste des piscines offrant un accès aux personnes en situation de handicap.
Eh bien, à votre avis, sur les 437 piscines, combien ne permettent pas une circulation adaptée et fonctionnelle aux usagers déficients sensoriels ?
99,3%.
Inversement, combien d’entre elles répondent aux besoins en termes d’autonomie complète pour les personnes en fauteuil roulant (on entend par-là des aménagements où l’utilisateur est autonome sur TOUTE la chaîne de déplacement) ?
2,1%.
Oui, 2,1%…
Et ce n’est pas tout car comment s’y prend-on en France quand on vit en situation de handicap et qu’on veut… je ne sais pas… aller nager par exemple ?
Ben on ne fait pas. Car même si on arrive à trouver LA piscine qui a tout prévu pour nous, eh bien le plus difficile reste encore à faire : nous y rendre.
Le réseau de métro parisien est un entrelacs de lignes et d’arrêts, d’escaliers, de couloirs, d’escalators, d’escalators, d’escalators, puis d’escaliers encore.
Il n’y a pas toujours d’ascenseurs pour permettre aux personnes en fauteuil d’accéder aux quais. A vrai dire… il n’y en a quasiment jamais !
Sur 303 stations de métro, devinez combien sont accessibles aux personnes à mobilité réduite ?
Neuf. Oui, neuf.
J’ai énuméré beaucoup de chiffres, je voudrais terminer sur des visages : Leïla, Valérie, Grégoire, Marlène, Louise. Ce sont des personnes, des patients, des amis, toutes et tous en situation de handicap, ils sont 12 millions en France.
Je voudrais relayer leurs paroles ce matin :
« le sport nous on aimerait bien, mais ça reste une affaire de personnes valides pensée pour les personnes valides.
La quasi impossibilité pour nous d’accéder aux activités sportives n’est qu’une épreuve de plus dans un quotidien déjà malmené. Espérer un habitat inclusif, une scolarisation adaptée ou encore s’insérer facilement dans le monde du travail, par exemple.
Les personnes en situation de handicap subissent une double peine, une prison au carré si vous voulez : celle de la limitation dans le corps, et celle la limitation dans l’espace politique et politisé de la Cité. »
[Vous pouvez lire la suite de l’article sur le site de France Inter ICI ]
Nota : ce qui suit n’a aucun rapport avec le blog, mais je ne me voyais pas ne pas en parler, à celles et ceux qui m’ont connu petit interne en médecine, en 2010, ici… avant les romans, les traductions, les bd, l’adaptation au théâtre, la petite fatigue de cet été etc.
Hier soir nous sommes allés au restaurant et, tremblant, je lui ai fait ma demande.
Il n’a pas dit oui, il a fouillé dans son sac, en a sorti un petit écrin et dit, ému :
« Ça fait un an que j’emporte la mienne partout sans oser te le demander »
♥️🌈
#loveislove #visibilité