(L’histoire c’est L., l’écriture c’est moi. Juste merci !)
Alors voilà L. qui reçoit la jeune Ève, 14 ans, aux Urgences. Douleurs abdominales.
Elle n’est pas venue seule. Il y a sa mère, son père, ses cinq frères et ses deux sœurs. Il y a aussi son oncle et deux tantes.
Heureusement, seule Ève consulte.
L. fait sortir la petite troupe et examine Ève.
Sachant que Ève a :
– mal au ventre,
– des nausées,
– la poitrine sensible,
vous pensez à quoi ?
Petit indice diagnostique : c’est comme une gastro qui dure neuf mois et ça fait “ouin-ouin”…
L. est mortifiée : comment l’annoncer en catimini à Ève, sa famille pléthorique juste à coté. Ça va faire du grabuge.
Elle s’approche avec une discrétion de violette, lui annonce le résultat.
La jeune fille se jette à son cou :
– On attendait ça depuis tellement longtemps !
Elle appelle sa famille, on fait cercle autour de L., tout le monde la remercie (de quoi ?), lui fait des accolades en chantant, on lit son prénom sur la blouse, on promet d’appeler le bébé L. si c’est une fille, on va vite chercher des gâteaux à l’épicerie du coin… Tourbillon de vie, débordement de joie autour de la future mère.
À priori, c’est VRAIMENT une bonne nouvelle.
L. :
“Même moi je me suis laissée prendre : j’ai jamais été aussi heureuse d’apprendre qu’une gamine de 14 ans allait avoir un bébé.”
« Quel était votre visage avant la naissance de vos parents ? »
Koan zen
Je ne sais pas quel était mon visage avant la naissance de mes parents, mais le mien depuis que j’ai créé ce blog est souriant. Bientôt le million de visiteurs. Je voudrais vous dire tout simplement merci et m’excuser VRAIMENT de ne pas pouvoir répondre à vos courriers. J’ai le boulot aux urgences, le blog, la thèse, le livre, et surtout, surtout, j’aime sortir tard faire la fête. Si je vous néglige c’est parce que je suis en train de danser quelque part, en faisant de grands gestes bizarres qui font rire mes amis. Chacun ses méthodes pour oublier l’hôpital. Tout ça pour dire que j’entame maintenant la deuxième partie de ce blog. Pour se réconcilier, il faut dialoguer. La première partie, je n’ai fait que parler. J’ai donné la parole aux soignants. J’aimerais maintenant que vous mettiez vos histoires sur la table. Belle ou triste, coup de gueule ou cri de révolte… Pour réconcilier il faut parler et tout se dire. Vous m’envoyez un courrier où vous racontez votre histoire. Je pourrai écrire : “l’anecdote, c’est vous, l’écriture c’est moi”… ou pas : je ne publierai pas d’anecdotes de contributeurs anonymes (question d’authenticité des faits à respecter) mais je connaitrai mieux ce qui cloche dans nos rapports et je pourrai en parler par le blog qui est lu par des soignants et des soignés…
Et pour finir, les fans de la première heure comprendront : parenthèses entre parenthèses, ((((( je vous aime et vous me rendez heureux )))).
N.B. : pour ceux qui me demandent absolument une photo : elle est sur le blog depuis le début, dans une anecdote, il suffit de bien chercher !!! (Et j’offre un milliard d’euros à qui la trouve !)
N.B. : on m’a dit l’autre jour que c’était mon blog et que j’en faisais ce que je voulais. C’est très juste, alors j’use de cette prérogative pour embrasser mes parents et les remercier d’être au monde. Take care !
Bravo. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit. Merci, c’est le deuxième.
C’est une prof’ en prépa d’auxiliaire de puericulture qui nous a dit de jeter un oeil à ce blog, et je l’en remercie 🙂
J’aime ces petites annecdotes qui me font passer du rire aux larmes. C’est bien écrit, un poil d’humour même dans les situations les plus difficiles. J’aime votre façon d’aborder les choses. C’est rafraichissant. Je n’avais pas spécialement besoin d’être réconciliée avec le personnel soignant, mais c’est sûr, la prochaine fois que j’irai à l’hôpital, j’aurai une petite pensée pour Vous, & je verrai les choses différemment.
Merci.
Merci á vous
Baptiste, bonjour,
Merci de faire connaître sur votre blog, votre livre préféré qui suggère avez-vous dit, que la vie ne s’arrête pas, ou continue. J’ai écouté une interview de vous où vous donniez ce titre mais je n’ai pas pu le déchiffrer. Je vous en serais très reconnaissante. Je suis une de vos fidèles lectrices. Merci Baptiste pour votre humanité.
Maud
Bonjour
Il s’agit de Ellam Onrū
Ou
Le Gardeur de Troupeau de Pessoa