Photo superbe de M. Sanchez.
Amis lecteurs, pour hier, je n’ai pas noté “schizophréne” ou “schizophrènique” j’ai marqué “émotionnellement schizophrénique” avec le sens étymologique du mot “schizophrénique” “esprit fendu en deux”… À l’image de l’anecdote d’hier…
Je sais ce qu’est un schizophrène (B. a fait des études médicales !) et je sais ce qu’endurent leurs familles…
À bon entendeur…
Sur ce, je vais prendre un peu de recul (une réconciliation ne se fait pas sans heurts à priori, mais je suis jeune et j’apprends…), donc à la fin de la semaine, si vous le voulez bien, je ne posterai plus tous les jours mais certains jours seulement. Et pour garder une certaine qualité dans les textes que j’écris et pour prendre de la distance vis-à-vis de certaines critiques (ben oui, je suis humain et parfois ça me touche, je me suis attaché, je dois me détacher un peu).
Bien à vous (tous)
Vraiment…
B.
(L’histoire c’est C., l’écriture c’est moi, Merci !)
Alors voilà C.
Externe en psychiatrie. Parmi ses patients, Mr V., délires à tendances paranoïaques.
On a tous des coups de cœur.
Pour C., il s’agit de Mr V.
Elle s’attache à Mr V et suit ses progrès. De jour en jour, elle y croit, elle en est sûre : Mr V. est guéri, Mr V. va mieux, Mr V. a le droit de reprendre le cours de sa vie d’avant.
– Qu’en penses-tu ? lui demande le Chef avant de se décider.
C. argumente la guérison de Mr V. : il ne parle plus de meurtre, ne voit plus de complots partout, est d’une douceur et d’une sympathie exemplaires.
C. est humaine. Elle s’est attachée.
À l’entretien final, Mr V. :
– Je suis content de partir.
– Qu’est-ce que vous allez faire en rentrant ? demande-t-elle.
Mr V. avec naturel :
– Régler son compte à ma femme. Elle me trompe. Elle téléphone à son amant dans le garage, en cachette. Je le sais. Elle pense que je l’ignore, mais moi je le sais.
Alors C. se lève, se dit que le cerveau est quand même parfois une sacrée merde, que c’est bien fait pour elle, que la prochaine fois elle s’attachera moins, qu’il ne faut pas s’attacher trop.
Elle va voir le grand chef et lui dit la vérité :
Non, Mr V. n’est pas guéri.
Elle le voulait pourtant.
VRAIMENT très fort.
(Les illustrations sont trouvées sur les réseaux sociaux où elles sont libres de droit ce qui n’est pas le cas sur CenterBlog. Si vous connaissez les artistes, on veut bien connaître leurs noms et l’afficher ! Redde Caesari quae sunt Caesaris)
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Et oui..les psy aussi peuvent s’attacher, bien que ce ne soit pas, mai VRAIMENT pas prévu dans le Code de Déontologie :/
Mais, bien heureusement, nous sommes humains, nous avons des émotions et nous faisons (PARFOIS) des erreurs 😉
..mais nous faisons aussi (SOUVENT) VRAIMENT du bien 😉
Baci a tutti *
Bonjour chère Pacina, êtes-vous psychiatre? Si oui exercez-vous en hôpital psychiatrique?
Je voulais écrire PaTcHina, pardon!
…ça me rappelle une anecdote qu’on m’a racontée au siècle dernier…hôpital psychiatrique…le patient qui subit un tas d’examens pour tester son aptitude à reprendre une vie “normale” …qui les réussit tous …à la grande surprise de l’équipe soignante…et puis à la fin de l’entretien avec le psy…tout content de lui, le patient dit : ” j’en ai dans l’omoplate”…en pointant son index sur sa tête…
Cher monsieur Bibi, pourriez-vous transmettre à votre collègue l’admiration que j’ai pour l’investissement dont elle a fait preuve pour son patient et aussi combien je compatis au fait qu’elle ait été autant déçue? Et que j’espère de tout cœur que malgré ce genre de déconvenues, elle ne se laissera pas décourager d’être aussi humaine, même en voyant tant de ses pairs en être devenus froids et cyniques à force de charcuter l’âme humaine?
Si les relations soignants-soignés ne sont pas toujours évidentes (comme toutes les relations), parfois un lien se créait, un lien tellement fort que je ne pourrait le décrire. Certains soignants vous prennent de haut, certains soignants vous considèrent comme un numéro, c’est ce que je pensais… Puis, vous rencontrez des soignants qui vous prouvent le contraire, puis vous rencontrez un soignant qui vous prouve VRAIMENT le contraire. Au moment où votre vie ressemble à un vrai champs de bataille, il arrive et remet de l’ordre dans ce bordel (pardon pour l’expression), il est là, présent, respectueux, il est là est vous montre combien ça vaut le coup de se battre, combien finalement les choses peuvent être belles, il est là tout simplement. Plusieurs semaines durant, il passe vous voir dans votre chambre d’hôpital, il vous écoute, réfléchi, cherche à comprendre, consciencieux, il donne tout, va jusqu’au bout des choses, et petit à petit répare une partie de vous même. Une petite partie de vous même, qui ne sera plus jamais comme avant. Puis vient le temps de la fin de l’hospitalisation, il faut partir désormais, laisser son lit à une autre personne qui en a besoin. Alors, vous vous rendez compte combien vous vous êtes attachée, combien le lien est VRAIMENT fort, trop fort? Partir devient alors une déchirure. Docteur JF était interne, il termine son internat la semaine prochaine, alors vous le savez, vous ne le reverrez plus, et c’est une déchirure VRAIMENT. Mais au fond aucun regret, ce partage, ces moments, cette petite page de vie qui vous a un peu soignée et beaucoup appris, cette page, cette histoire restera gravée en vous à jamais, elle vous a rendue plus forte pour affronter la suite. Chaque jour vous repensez à lui, cet interne, puis sans doute vous y penserez de moins en moins, mais vous savez qu’à chaque moment important de votre vie, qu’à chaque petite victoire, vous penserez à lui et le remercierez en secret. Alors, merci docteur JF, merci de m’avoir aider. Marion.