Petite leçon de vie venant d’une sage-femme !
Alors voilà, en tant que sage-femme, je me dois de me former régulièrement.
Or, il y a 3 ans, j’ai entrepris une formation en accompagnement émotionnel, avec une sage-femme : Ariane Seccia.
Cette formation a changé ma pratique auprès de mes patientes, et plus largement ma vie…
À ce point !
En trois mots, j’y ai appris que bébé, on se construit sur les bases du contexte dans lequel on arrive. Vous, moi, tous les bébés. Grossesse désirée ou bébé « ohlala ! » ? Bébé fille : après trois grandes sœurs ou après trois grands frères ? On se construit aussi sur les cartons familiaux (pas ceux des déménagements, ceux qui percutent – Bim !), sur plusieurs générations.
À partir de 2 ans environ, notre mental prend les rennes et met en place des stratégies de survie pour ne pas revivre les mêmes impactages émotionnels (ceux qui étaient dans les cartons). Le perfectionnisme en est une : « Je fais tout parfait, tout bien, rien qui dépasse, comme ça, on m’aimera… ».
Ça vous parle ? Je sens que oui…
Si vous saviez le nombre de perfectionnistes qui peuplent cette terre …
Mais, ce n’est pas le tout de comprendre d’où l’on vient et pourquoi le mental fonctionne ainsi. L’idée, c’est quand même d’arrêter de se prendre la tête.
C’est là que j’en arrive à ma petite boîte à outils. Oh, ce sont des petites phrases de rien du tout, mais remises dans leur contexte, elles fonctionnent comme des mantras, capables de tordre le cou à ce p…. de mental qui nous pourrit la vie avec ses stratégies de survie.
Le plus universel ?
« Je fais de mon mieux, dans le respect de moi-même, avec les cartes de l’instant, le reste appartient à la vie ».
Hein que ça ressemble à des petites phrases de rien du tout, mais quand vous faites de votre mieux, TOUT EN VOUS RESPECTANT (c’est là que tout se joue), avec le contexte dans lequel vous êtes, eh bien, vous lâchez toute culpabilité, toute pression, toute peur de mal faire puisque vous faites de votre mieux, et que le reste appartient à la vie.
Il y en a un que j’aime bien aussi : « Et alors ? ».
Vous êtes épuisé, vous vous affalez dans le canapé (respect de vous-même ! ) au lieu d’affronter votre table à repasser, et votre ado part au lycée le lendemain avec un T-Shirt chiffonné.
Et alors ?
Ben alors rien…
Ah si, les gens vont penser du mal de vous (même pas sûr)…
Et alors ?
Ben alors toujours rien…
Si les gens pensent du mal de vous, il y a un autre outil intéressant : « Le mode grillage ». Imaginer qu’on est un morceau de grillage et que tout jugement vous passe au travers sans même vous faire plier…
Je suis tellement étonnée des bienfaits de ces petits outils que j’en ai une boîte complète dans mon sac à main (de l’avantage d’être une femme), pour les distribuer autour de moi, dès que quelqu’un que je croise a le cœur qui vrille à cause d’un mental en mode survie.
Du coup, avec ma double nationalité « sage-femme / romancière », j’ai également décidé de saupoudrer mes romans de quelques outils, comme ça, l’air de rien, puisque mes personnages, aussi réels que dans la vraie vie ont un mental tout pareil que nous…
Et figurez-vous que ça leur fait du bien aussi, à mes personnages
Alors, si je n’avais qu’une chose à vous dire, c’est de faire de votre mieux en prenant soin de vous respecter, et si ça ne convient pas aux autres, mettez vous en mode grillage et dites-vous « Et alors ? », au fond de vous, tout au fond de vous, en cachette de votre mental…
Le reste appartient à la vie…
Agnès Ledig
[Agnès Ledig est sage-femme et écrivain. Ses livres s’arrachent comme des petits pains (Prix maison de la presse il y a deux ans !) et c’est un honneur pour moi qu’elle publie dans mes colonnes. Ses deux derniers livres sont sortis ce mois-ci. « Pars avec lui » et « 13 à table » qui est un recueil de nouvelles dont les recettes iront aux Restos du cœur. Merci à elle de participer à une meilleure compréhension entre le monde des soignants et le monde des soignés !]